<461>traîner absolument la cour de Dresde dans le parti russien et autrichien et à faire en sorte qu'elle accédât aux engagements que la Russie et l'Autriche avaient ensemble.

Federic.

Nach dem Concept.


3572. A LA PRINCESSE ROYALE DE SUÈDE A STOCKHOLM.

[Potsdam], 29 mars 1749.

Je viens d'avoir des nouvelles bien sûres et très authentiques qui m'ont tout-à-fait éclairé sur les pernicieux projets des deux cours impériales. Us ont mis pour base de leur concert le traité défensif qu'ils ont fait entre eux l'année 1746, auquel ils ont ajouté un article séparé et secret selon lequel l'Impératrice-Reine s'engage à aider celle de Russie de changer l'ordre de la succession en Suède et de substituer au Prince-Successeur, s'il est possible, le prince Frédéric de Hesse, beau-fils du roi d'Angleterre, et que, en guise de reconnaissance, l'impératrice de Russie assistera alors l'autre à reprendre la Silésie sur moi. Et, pour ne pas manquer leur but, ils sont convenus encore d'inviter les Puissances maritimes à accéder audit traité et à ses articles secrets, comme aussi de demander la prolongation de la convention de subsides que les Maritimes ont faite avec la Russie pendant la dernière guerre contre la France, au sujet du corps auxiliaire russien qu'on vient de renvoyer. Cette invitation et demande ont été faites formellement par un mémoire signé du chancelier Bestushew et du ministre autrichien Bernes, et présenté au lord Hyndford au mois de décembre dernier, qui l'a envoyé à sa cour, d'où il attend encore sa réponse. De plus, le ministre de Russie à Londres, Tschernyschew, a fait des instances sur tout ceci au duc de Newcastle, qui lui a répondu qu'il en ferait son rapport au roi d'Angleterre, ajoutant cependant que, comme l'Angleterre était étroitement liée avec la république de Hollande, elle ne saurait se prêter à aucune convention ni à l'accession demandée, sans qu'elle ne se soit préalablement concertée là-dessus avec la République ou avec le Prince-Stathouder, sur quoi Tschemyschew a répliqué que, quand une fois l'Angleterre aurait accédé, il serait, assez temps d'inviter les États-Généraux à s'y conformer.

De tout cela, je conclus que le sort du Nord dépend à présent de l'Angleterre; car si elle accède purement au concert des deux Impératrices et se prête à une prolongation de la convention de subsides, la guerre sera inévitable et éclatera bientôt; au lieu que, si l'Angleterre refuse l'accession ou n'accède que simplement au traité défensif, sans se mêler des articles secrets, on pourra espérer encore que la tranquillité au Nord se conservera.

Federic.

Nach dem Concept.