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Au reste, il m'est revenu d'assez bon lieu que le général russien Lieven doit avoir un ordre secret de régler sa marche de sorte qu'il pourrait arriver le 20 ou le 25 de juin aux environs de Mietau, qu'il doit assembler là les troupes qui sont sous ses ordres et se retrancher, le mieux qu'il pourra, soit entre Libau et Mietau, ou entre cette dernière ville et Riga, tâchant de mettre une rivière ou quelque marais devant son front. Ainsi voilà tout le monde à la défensive et les Autrichiens qui continuent invariablement à vouloir faire enrager tout ce qui est de sa clique.

Federic.

Nach dem Concept.


3578. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Potsdam, 1er avril 1749.

Je viens de recevoir la dépêche que vous m'avez faite du 18 du mois passé de mars, et le jugement que vous portez, que c'est principalement l'ouvrage de la cour de Vienne que tous ces chipotages qui ont duré depuis la paix faite avec la France et qui agitent jusqu'ici tout ce qui s'intéresse pour la tranquillité du Nord, est très solide et bien avéré de tout ce que j'en ai de preuves authentiques en main. Vous aurez vu ce que je vous en ai mandé par ma dépêche précédente. Je viens de découvrir encore, par un canal très sûr et authentique, que, pour entraîner l'Angleterre dans les vues des deux cours impériales, le chancelier Bestushew, poussé par le ministre autrichien en Russie, comte Bernes, est sur le point de donner une nouvelle note ou mémoire au ministre anglais, milord Hyndford, par lequel l'on pressera au possible, de nouveau, l'Angleterre d'accéder au nouveau traité d'alliance que les deux cours impériales ont fait entre elles, avec cette différence seulement que la Russie ne demandera pas en termes clairs et formels à l'Angleterre le renouvellement ou la prolongation de la convention de subsides,1 l'impératrice de Russie ayant cru qu'il fut contre sa dignité et gloire d'en faire des demandes expresses depuis que l'Angleterre avait déclaré que le temps de la convention de subsides était expiré et qu'elle n'en voudrait plus payer; mais qu'au lieu de cela on tournerait le mémoire de façon qu'on ferait envisager au roi d'Angleterre les dangers éminents et pressants qu'il avait à craindre pour ses possessions en Allemagne, si l'Angleterre hésitait encore d'accéder aux concerts des deux cours impériales, et que d'ailleurs la cour de Vienne prendrait à sa tâche de pousser la cour de Londres à renouveler avec celle de Russie la convention de subsides. Voilà ce qui m'est entré de lieu très sûr et dont j'ai bien voulu vous avertir pour votre direction. Au surplus, je remets à votre jugement si vous croyez convenable d'avertir le sieur Durand de ces anecdotes, en les habillant de façon que je ne saurais perdre



1 Vergl. S. 453.