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3581. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Potsdam, 4 avril 1749.

Mon cher Podewils. Comme nous sommes dans l'attente d'avoir bientôt un ministre de la part de la cour de Danemark à Berlin, j'ai bien voulu vous prévenir sur l'intention où je suis de m'entendre, s'il est possible, avec le roi de Danemark et de me lier avec lui par un traité défensif où l'on stipulera la garantie de mes possessions de Silésie contre celle du duché de Sleswig; et quant aux vues du Danemark au Holstein, il faudrait penser à des tempéraments moyennant lesquels l'on pourrait favoriser en quelque façon ces vues et rapatrier le Danemark avec la Suède. C'est à quoi vous devez penser bien mûrement et me mander, vos sentiments, de même que sur la personne que je puisse envoyer à mon tour à la cour de Copenhague.

Je souhaite d'ailleurs qu'on voudrait commencer présentement à travailler sérieusement à cette union entre les Princes bien intentionnés de l'Empire qui est sur le tapis, et qu'on finît là-dessus, afin que je pourrais y accéder comme vous savez que c'est mon intention.1 Si d'ailleurs je pouvais convenir avec le roi de Sardaigne sur cette alliance défensive dont le comte de Chavannes à la Haye a parlé à Ammon, je croirais que par toutes ces Maisons, prises ensemble, on aurait dressé d'assez bonnes contre-batteries pour contenir les vastes et arrogants desseins de la cour de Vienne. Et sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


3582. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 4 avril 1749.

J'ai bien reçu la dépêche que vous m'avez faite le 24 du mois passé de mars. Ayant à la fin réussi d'avoir entre mes mains un précis fidèle et exact de ce traité secret dont je vous ai fait mention dans mes précédentes et qui a été arrêté et signé à Moscou le 7 du février de cette année-ci entre l'impératrice de Russie et l'impératrice-reine de Hongrie, j'ai bien voulu vous le communiquer, quoique sous le sceau du dernier secret, et vous l'envoyer à la suite de celle-ci en clair et sans le faire chiffrer, pour vous le faire tenir d'autant plus exactement et de mot en mot, tel que je l'ai reçu moi-même.2 Ma volonté est que vous devez tâcher à présent d'avoir un entretien secret avec le marquis de Puyzieulx, où, après l'avoir conjuré de vous vouloir garder un secret impénétrable sur tout ce que vous lui direz de ma part, vous lui ferez lire ce précis-là, en l'assurant qu'il m'était entré de trop bon heu pour qu'on ne pourrait fermement tabler là-dessus. Si, après l'avoir lu, il veut en tirer une copie, je veux bien permettre que vous vous y prêtiez, quoiqu'après avoir tiré de lui sa parole d'honnête homme qu'il



1 Vergl. S. 346.

2 Die Beilage liegt nicht vor. Die dem Könige zugegangene Mittheilung beruhte auf unzutreffender Information.