<505> faire leurs derniers efforts, afin de les attirer dans le parti des deux cours impériales et de les faire accéder à la convention secrète dont ces cours-ci sont convenues entre elles dans le courant de cette année par rapport aux affaires du Nord.

En second lieu la cour de Russie témoigne qu'elle ne saurait être contente de la déclaration que le ministère de Suède a faite au sieur de Panin, qu'elle regardait comme trop vague et très équivoque, puisqu'on n'y faisait aucune mention expresse de la succession et du gouvernement en Suède, et que d'ailleurs cette déclaration était discrépante de celle que la Suède avait fait faire par son ministre à Copenhague.1 Que la Russie donc ne saurait point se fier à la Suède, qui, aidée par ses alliés, ne laisserait pas que de mettre en exécution les desseins pernicieux qu'elle couvait, et que la Russie, pour s'y opposer, réclamait formellement de ses alliés le secours stipulé dans les traités qu'elle avait avec eux. C'est aussi dans le même sens que le comte Bernes a écrit à sa cour par un courrier qu'il a dépêche pour Vienne.

Voilà ce que j'ai bien voulu vous communiquer confidemment, quoique sous défense expresse de n'en faire rien apercevoir à qui que ce soit. Au surplus, vous devez savoir que tous ces courriers-là ont été dépêchés de Moscou avant que ni la cour de Russie ni aucun des ministres étrangers de son parti n'aient été informés de ce qui s'est passé à l'égard de la déclaration mâle et vigoureuse que la France a fait faire à l'Angleterre, et de ce que celle-ci a fait déclarer là-dessus.2 Et sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


3626. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 22 avril 1749.

Il est vrai que le chancelier Ulfeld se plaint fort de vous comme si vous n'étiez presque plus visible dans sa maison, ainsi qu'on a même voulu prévenir par là le roi d'Angleterre, qui, dans une audience qu'il a donnée en dernier lieu à mon ministre de Klinggræffen,3 a dit à celuici que la cour de Vienne n'avait déclaré que des sentiments pacifiques et que le comte Ulfeld avait ajouté que, si vous aviez bien voulu lui parler sur cette matière, il y aurait longtemps qu'il vous aurait tranquillisé là-dessus.4 Comme je n'ignore pas combien l'on peut faire fond sur tout cela, je ne désapprouve point la conduite que vous avez tenue a cet égard, étant persuadé que vous n'avez rien fait là-dessus que ce que vous avez trouvé conforme au bien de mon service. Aussi, quand le comte d'Ulfeld vous en parlera encore, vous n'avez qu'à l'entendre avec indifférence, en faisant semblant comme si tous ces campements



1 Vergl. S. 311. 330. 331. 335.

2 Vergl. S. 493—495.

3 S. 508.

4 S. 465.