<514> jamais déplaire à la France, si à mon tour je tâchais aussi à prendre des liaisons avec une puissance qui est dans le même cas que moi contre les attentats de l'Impératrice-Reine, et que j'espérais au moins que M. de Puyzieulx voudrait s'expliquer confidemment à vous en quoi il croyait qu'une alliance de cette nature et qui ne visait uniquement qu'à nous garantir des entreprises de la cour de Vienne, saurait déplaire à la France.

Federic.

Nach dem Concept.


3634. AU CHAMBELLAN D'AMMON A LA HAYE.

Potsdam, 26 avril 1749.

Ayant appris, par le rapport que vous m'avez fait du 17 de ce mois, que le projet du traité à faire entre moi et la cour de Turin, de même que les pleins-pouvoirs pour entrer en négociation là-dessus, vous ont été bien remis et que vous croyez que le comte de Chavannes pourra recevoir ses instructions et ses pleins-pouvoirs vers la fin de ce mois, je trouve nécessaire de vous dire que non seulement vous ne devez témoigner aucun empressement dans cette négociation, mais ne pas même aller jusqu'à la conclusion du traité, parceque j'ai des raisons pourquoi je veux que vous deviez aller doucement dans cette négociation; c'est aussi pourquoi mon intention est que, quand même le comte de Chavannes sera entré avec vous en négociation, vous devez tâcher de trouver de petites anicroches au sujet desquelles vous vous excuserez de n'en pouvoir tomber d'accord avant que de n'avoir reçu de nouvelles instructions là-dessus. En quoi je me remets sur votre prudence et savoir-faire.

Federic.

Nach dem Concept.


3635. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Potsdam, 26 avril 1749.

Vos dépêches du 3 de ce mois me sont bien entrées. Comme je vous ai mis assez au fait par mes précédentes dépêches à quoi vous aviez à rapporter les fréquentes allées et venues de courriers autrichiens, vous devez être extrêmement vigilant dans ce moment critique, afin de découvrir au possible la résolution que la cour où vous êtes prendra par rapport à la Suède.

Il faut que vous soyez surtout bien attentif pour pénétrer quelle contenance le lord Hyndford tiendra quand il aura reçu un courrier de sa cour, et de quel œil il sera regardé alors du Chanceher, de même que du comte Bernes, et vous verrez alors aisément si ceux-ci auront un air de satisfaction ou non. Mais si, malgré les remontrances que la cour de Londres a promis de faire à la Russie pour ne point éclater contre la Suède, les intrigues de la cour de Vienne gagnent le dessus,