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3639. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Breslau, 2 mai 1749.

Je suis très satisfait du contenu de votre dépêche du 10 d'avril dernier, et les apparences augmentent de jour en jour que les troubles qui pendant ce dernier temps paraissaient tant menacer la tranquillité du Nord, pourront se dissiper encore sans éclater cette fois-ci; car le ministère anglais continue toujours dans la résolution de ne vouloir pas prendre part aux engagements nouvellement contractés entre elles par les deux cours impériales, et a même fait faire à ce sujet des représentations à la cour de Vienne.

On me mande d'ailleurs de Vienne que les préparatifs qu'on y faisait il y a quelque temps pour l'exécution projetée d'un grand dessein, s'y trouvaient entièrement sistés, qu'on commençait à y tenir des propos tout modérés et qu'on y allait même jusqu'à vouloir persuader que c'était la cour de Russie qui s'efforçait d'impliquer celle de Vienne dans les troubles du Nord, à quoi cependant la dernière ne pouvait point se prêter.

Toutefois est-il très sûr que ce sont principalement les déclarations vigoureuses que la France a fait faire en Angleterre qui ont dérangé le plan pris à Hanovre entre les deux cours impériales et le roi d'Angleterre. En attendant, les menées de la cour de Vienne avec la Russie continuent toujours, et le sieur de Lantschinski a reçu et dépêché en dernier lieu un courrier à sa cour. Mais il est à croire que ces négociations ont moins pour objet les conjonctures présentes qu'un arrangement et des mesures pour l'avenir, et on espère peut-être que l'occasion qu'on vient de perdre de susciter des troubles dans le Nord, se retrouvera à la mort du roi de Suède.

J'ai trouvé nécessaire de vous communiquer pour votre direction tout ce que dessus, pour vous convaincre d'autant mieux de la nécessité qu'il y a que vous ne vous relâchiez le moins du monde dans l'attention que vous devez continuer d'avoir tant sur les menées de la cour de Vienne à celle de Russie qu'en général sur toutes les vues du Chancelier, afin que vous soyez en état de m'en avertir avec le plus de précision et d'exactitude que possible.

Federic.

Nach dem Concept.


3640. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Breslau, 3 mai 1749.

Tout ce que vous me mandez en substance par votre dépêche du 18 d'avril dernier, est bon, et on en peut suffisamment conclure que la nation anglaise ne voudra point se mêler des desseins des deux cours impériales. La seule chose qui doit occuper présentement notre atten-