<518>tion, est si la cour de Vienne ne tâchera pas de faire en sorte, par ses intrigues en Russie, pour disposer celle-ci à rompre elle seule avec la Suède et d'ouvrir le théâtre de la guerre, dans l'espérance que le flambeau de cette guerre, ainsi une fois allumé, ne manquera pas de porter ses embrasements plus loin et d'y entraîner l'Angleterre bon gré malgré elle-même.

Federic.

Nach dem Concept.


3641. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Breslau, 3 mai 1749.

J'ai été bien aise de voir, par votre dépêche du 21 avril dernier, qu'on commence en France à y faire quelques arrangements relativement aux événements futurs. Que ces arrangements soient d'ailleurs tels qu'ils voudront, ils ne laissent toutefois, pour peu considérables qu'ils seront, que de faire de l'impression sur l'Angleterre, pour l'empêcher de ne point entrer légèrement dans des affaires qui pourront fournir occasion à une nouvelle guerre générale.

J'espère, au reste, que le temps et la suite des affaires feront voir au ministère de France combien j'ai eu devant les yeux le bien des intérêts de la France en l'animant de donner quelque attention de sa part aux affaires du Nord, et qu'il pourra s'en convaincre que j'y ai apporté plus de sincérité que peut-être ce ministère n'a cru devoir se le persuader d'abord.

Federic.

Nach dem Concept.


3642. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Neisse, 7 mai 1749.

J'ai reçu votre dépêche du 14 d'avril dernier. Il paraît ici de plus que l'orage qui semblait menacer le repos du Nord, commence tout de bon à se dissiper présentement; car la cour de Vienne, de même que celle de Danemark, ont déclaré publiquement que ni l'une ni l'autre n'étaient d'intention de porter atteinte à la tranquillité dans le Nord, mais que bien plutôt elles penseraient aux moyens les plus propres pour la conserver dans toutes ses parties. Il reste ainsi à voir ce que voudra faire la Russie dans ces conjonctures, si elle se tiendra en repos ou si, aveuglée de fureur, elle rompra seule avec la Suède; sur quoi vous serez attentif pour m'en avertir à temps.

Ce qu'il y a de certain, c'est que, quand bien même la Russie commencerait insensément une guerre, elle n'aurait point lieu de se promettre ni de subsides en argent de l'Angleterre ni d'autres secours, à l'occasion de cette guerre.

Federic.

Nach dem Concept.