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2969. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 7 mars 1748.

La dépêche que vous m'avez faite en date du 20 de février dernier, m'a été bien rendue. Je ne saurais encore rien dire de la manière dont les Suédois pourront envisager le rappel que la Russie prétend qu'ils fassent du sieur de Wulfwenstjerna, mais il paraît suffisamment par là que le Chancelier continue à faire tout au monde pour indisposer la Suède. Les dernières nouvelles que j'ai eues de ce pays sont que le roi de Suède se faisait de jour en jour plus faible et caduc et qu'il commençait d'être sujet à des accidents dont on ne pouvait prognostiquer que sa mort prochaine. Si tel événement arrivait sur ces entrefaites, il ne pourrait qu'être d'autant plus favorable au Prince-Successeur qu'à l'instant présent il n'aurait pas grand chose à appréhender des Russes, ces derniers ayant envoyé leurs troupes hors du pays, qui ne sont, ainsi, pas à portée pour pouvoir être employées à lui susciter des embarras.

Federic.

Nach dem Concept.


2970. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 9 mars 1748.

La dernière poste m'a apporté à la fois vos relations des 19, 23 et 26 du février passé. Comme vous êtes déjà instruit sur presque tous les différents sujets qui y sont touchés, je n'ai rien à ajouter sinon que vous devez continuer de dire au marquis de Puyzieulx que de mon côté je ferai toujours de mon mieux afin de retenir l'Empire dans la neutralité qu'il a gardée heureusement jusqu'à présent, et qu'il n'y a d'ailleurs de l'apparence à ce qu'il se laissât entraîner à se déclarer en corps contre la France, mais qu'il serait cependant assez intéressant à celle-ci qu'elle tâchât à gagner pour soi quelques princes de l'Empire du second ordre par des subsides médiocres, pour que ceux-ci ne se laissent pas induire à condescendre à des- associations particulières de quelques Cercles d'Empire, dont la cour de Vienne ne laisserait pas de se prévaloir et auxquelles associations je ne saurais pas mettre obstacle, Vous vous souviendrez de ce que je vous ai déjà mandé à cet égard dans un de mes rescrits précédents;1 aussi espéré-je que vous en aurez fait usage.

Quant à la marche du corps auxiliaire des troupes russiennes, il est constaté à présent qu'elles se sont mises en marche le 14 du février dernier et qu'elles sont entrées en Pologne. Ce corps doit être composé en tout de 23 régiments d'infanterie, de 400 grenadiers à cheval et de 400 Cosaques; l'on fait monter le nombre des combattants à 31,600.



1 Vergl. S. 28 Nr. 2927.