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3648. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Schweidnitz, 10 mai 1749.

J'ai reçu votre dépêche du 17 du mois d'avril passé. C'est pour votre direction que je veux bien vous dire qu'il m'est revenu de très bon lieu que la cour de Vienne est fort embarrassée à présent de la conduite que la Russie voudra tenir relativement aux affaires du Nord. Quoique ce soit elle qui ait tant soufflé et excité la Russie pour la faire troubler la tranquillité du Nord, dans la ferme persuasion où elle était alors qu'elle y entraînerait l'Angleterre et qu'elle serait appuyée de celle-ci, néanmoins, comme elle se voit déchue à présent de ses espérances, et que l'Angleterre déclare hautement de ne point vouloir s'en mêler, elle est dans un grand embarras comment elle fera pour retenir la Russie pour ne pas faire de démarches qu'elle regarde dans le moment présent comme hors de saison, et que c'est en conséquence qu'elle a donné des instructions à son ministre à Moscou qu'il doit déclarer que, quoiqu'elle ne manquerait jamais aux engagements où elle était avec la Russie, elle ne saurait cependant point prendre part à la guerre que celle-ci méditait à faire contre la Suède, qu'elle ne saurait regarder que comme dangereuse et inutile, hormis le seul cas que la Suède voudrait changer la forme du gouvernement présent. Je ne vous dis tout ceci que pour votre direction seule, avec ordre exprès de n'en parler à qui que ce soit, mais de redoubler plutôt votre attention sur la résolution que la cour où vous êtes voudra prendre présentement. Au surplus, je conviens avec vous que c'est encore un nouveau trait de la mauvaise volonté du Chancelier que le manifeste que la Russie a fait publier1 pour rappeler tous les Livoniens qui sont au service des puissances étrangères, mais dont je ne m'en ressentirai point, puisqu'il n'y a plus guère de Livoniens dans mon service.

Federic.

Nach dem Concept.


3649. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Schweidnitz, 10 mai 1749.

Votre dépêche du 29 d'avril dernier m'a donné beaucoup de satisfaction, et comme je suis tout-à-fait de votre sentiment que, vu la situation présente des affaires, je n'aurai jamais rien à espérer de l'Angleterre,2 je serais bien aise de savoir de vous les motifs qui devaient m'engager d'acquitter les sommes anglaises hypothéquées sur la Silésie, si de mon côté je ne puis rien me promettre pour l'exécution des engagements que l'Angleterre a stipulés en ma faveur. La réciprocité fait régulièrement la base de tout engagement; la garantie qui m'a été



1 D. d. Moskau 3, März a. St. 1749

2 Vergl. S. 519.