<527>

3655. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VOSS A DRESDE.

Potsdam, 17 mai 1749.

J'ai reçu les dépêches que vous m'avez faites du 7 et du 10 de ce mois. Comme je vous ai fait savoir mes intentions par un rescrit du département des affaires étrangères1 que vous recevrez à cette ordinaire, touchant la demande que l'ambassadeur de France m'a fait faire par vous par rapport au poste vacant de ministre de France en Suède, et que je n'ai rien à y ajouter, je m'y réfère, ne doutant pas que vous ne vous acquittiez bien habilement de tout ce que je vous ai ordonné à ce sujet.

Au surplus, je suis toujours bien aise d'apprendre que dans la dernière foire de Leipzig les intérêts des capitaux que mes sujets ont à prétendre à la charge de la Steuer, leur ont été payés généralement, et qu'on a fait tout ce qui a été possible pour acquitter les capitaux; aussi faut-il bien que les autres prennent encore patience jusqu'à ce que leur tour puisse venir pareillement.

Federic.

Nach dem Concept.


3656. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 17 mai 1749.

J'ai reçu vos deux dépêches du 2 et du 5 de ce mois. Les sentiments que le marquis de Puyzieulx vous a marqués encore sur mon sujet, m'ont fait bien du plaisir, et je serais content si une bonne fois lui et le comte de Saint-Séverin se pourraient entièrement défaire de ces préjugés que mes ennemis, comme vous dites, ont su graver dans leurs esprits, par rapport aux finesses et à un raffinement de politique tendant à rembarquer la France dans une nouvelle guerre que l'on m'a attribué calomnieusement. Le temps me justifiera que rien n'a été plus contraire à mes intentions. En attendant, vous ne laisserez pas de dire mille politesses de ma part au marquis de Puyzieulx sur sa façon présente de penser à mon égard, et de l'assurer que j'irai toujours de concert avec la France et que je ne négligerai rien de tout ce qui pourra contribuer à rendre la dernière paix stable et solide et à écarter une nouvelle guerre. Vous direz encore à ce ministre que, comme j'avais remarqué, par un de ses discours qu'il avait eu avec vous et dont vous m'avez rendu compte par une de vos dépêches précédentes,2 que cette alliance que j'avais envie de faire avec la cour de Turin, n'était pas trop du goût de la France, j'avais laissé tomber d'abord cette idée et donné mes ordres à mon ministre à la Haye de n'y plus toucher.

Au surplus, le marquis de Puyzieulx m'ayant fait faire par le marquis de Valory quelques insinuations sur différents sujets et en parti-



1 Vergl. S. 525.

2 Vergl. S. 513.