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3658. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Potsdam, 17 mai 1749.

J'ai tout lieu d'être satisfait de ce que vous me marquez dans votre dépêche du 2 de ce mois par rapport à la dernière conversation que vous avez eue avec le duc de Newcastle. J'attends à présent vos nouvelles sur la réponse que la cour de Russie a faite à celle de Londres, afin de pouvoir juger précisément si elle a été aussi satisfaisante que le sieur Tschernyschew l'a annoncée. L'on m'a marqué, en attendant, que la cour de Russie, ne voyant point jour à pouvoir entraîner actuellement l'Angleterre dans ses concerts avec celle de Vienne, commence à se raviser et à donner de l'espérance qu'elle pourrait bien rester, aussi, tranquille. Il y a de l'apparence que la déclaration que le lord Hyndford lui a faite en dernier lieu, savoir que l'Angleterre ne saurait pas renouveler la convention de subsides qu'elle avait eue avec la Russie, y a beaucoup de part. Quant à la cour de Vienne, elle continue à prôner ses sentiments pacifiques et à nier comme meurtre qu'elle ait jamais pensé à de nouveaux troubles, quoiqu'elle soit outrée de dépit de ce que ses espérances de pouvoir profiter des troubles au Nord sont allées, cette fois-ci, en fumée. Comme elle a voulu se faire un grand mérite d'une confidence que la cour de Dresde lui a fait faire et de la réponse qu'elle y a donnée, et que cette pièce est tombée par hasard entre mes mains, j'ai bien voulu vous la communiquer à la suite de cette dépêche,1 quoique pour votre direction seule.

Au surplus, l'on vient de me marquer de Dresde que le sieur Williams serait bientôt rappelé et que l'on assurait positivement qu'il serait accrédité à ma cour.

Federic.

Nach dem Concept.


3659. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Potsdam, 17 mai 1749.

Vous deux dépêches du 21 et du 24 d'avril dernier me sont bien entrées. Quoique toutes les apparences paraissent indiquer que le ministère de la Grande-Bretagne ne voudra point se mêler des vastes projets des deux cours impériales, après la vigoureuse déclaration qu'a fait faire la France à l'Angleterre relativement aux affaires du Nord, et qu'ainsi la Russie se désistera des desseins qu'elle s'était formés pour rester tranquille, comme la cour de Vienne doit elle-même le lui avoir conseillé, vous n'en serez pas moins bien alerte et sur vos gardes et avertirez le ministre de Suède de l'être aussi, n'étant point douteux que le Chancelier, pour peu qu'il y voie l'occasion favorable, ne dût tâcher de con-



1 Die Beilage liegt nicht vor.