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3666. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Chambrier berichtet, Paris 12. Mai: „Votre Majesté verra par la gazette de Paris que j'ai l'honneur de Lui envoyer ci-jointe, comment y est rapportée la lettre que Votre Majesté a écrite au roi d'Angleterre.1 On n'y fait nulle mention de ce que Votre Majesté y dit touchant la France et des engagements de cette couronne pour soutenir conjointement avec Votre Majesté la succession établie en Suède … Je sais que cela les a blessés ici,2 et uniquement par la crainte qu'ils ont que Votre Majesté ne les fasse entrer dans une nouvelle guerre, car plus je les vois aller en avant, et plus je les vois désirer de rester en paix.“

Potsdam, 24 mai 1749.

Je veux bien ne pas vous laisser ignorer, sur votre dépêche du 12 de ce mois, qu'il me revient à un et qu'il m'est au fond assez indifférent de quelle manière on a fait insérer le précis de ma lettre en question au roi d'Angleterre dans les gazettes de Paris, et il me suffit que le roi d'Angleterre ait reçu cette lettre de ma part telle que je la lui avais écrite.

Comme, au reste, je vous ai envoyé, il y a plusieurs semaines, un état des troupes autrichiennes,3 afin que vous puissiez le communiquer au marquis de Puyzieulx, et que vous ne m'en avez accusé jusqu'ici ni la réception ni l'usage que vous en avez fait, j'attends à en recevoir votre rapport par le premier ordinaire.

Federic.

Nach dem Concept.


3667. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Goltz berichtet, Moskau 1. Mai, über eine Tags zuvor stattgehabte Unterredung mit Woronzow. „Ce digne homme est dégoûté plus que jamais du poste qu'il occupe, il craint même d'en être privé au premier jour; car il me dit en confidence que, malgré toutes les politesses qu'il avait témoignées depuis quelque temps au Chancelier, il lui était revenu de bonne part qu'il travaillait maintenant de toutes ses forces à l'éloigner des affaires et à engager sa souveraine à l'employer autrement, ou dans le pays, ou comme ministre dans quelque cour étrangère … Tout ce que je lui ai dit pour lui inspirer de la fermeté, n'aboutit à rien, et je crains fort que le Chancelier ne parvienne en peu à son but, et que l'ami important ou plutôt timide ne soit obligé de suivre le torrent. J'en serais véritablement fâché, puisque Votre Majesté perdrait pas sa démission une personne constituée en dignité,

Potsdam, 24 mai 1749.

J'ai eu tout lieu d'être satisfait de l'explication que vous avez eue avec l'ami important, selon le compte que vous m'en avez rendu par votre dépêche du 1er de ce mois; mais si ne lui est arrivé quelque désastre quand la présente vous sera parvenue, vous chercherez quelque occasion pour lui parler en confidence, et vous lui direz alors de ma part, après un compliment des plus obligeants que vous saurez imaginer, que je le suppliais très instamment de prendre patience dans les circonstances où il se trouvait, puisque je savais pour sûr que le chancelier Bestu-



1 Vergl. S. 445.

2 Vergl. S. 500.

3 Vergl. S. 428.