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et moi le seul canal qui me reste pour me mettre en tant soit peu au fait des affaires de ce pays-ci.“

shew était dans des transes et des inquiétudes mortelles sur le décès de sa belle-fille,1 qu'il appréhendait fort, laquelle était, à ce que j'avais appris de très bon lieu, dans un état à ne pouvoir presque plus réchapper. Quand cette belle-fille serait une fois morte, il n'était pas à douter que cette chaude amitié qui avait régné entre le Chancelier et le comte Rasumowski se refroidirait, et que je conseillais alors à l'ami important de tâcher à gagner celui-ci et de lier sa partie avec lui; que par là il rétablirait sûrement tout-à-fait ses affaires et qu'il se pousserait plus loin qu'il ne l'avait peut-être jamais été. Vous observerez bien ce qu'il vous répondra là-dessus et en ferez votre rapport à moi immédiatement. Au surplus, vous vous êtes fort bien expliqué à l'égard du voyage que le comte Finckenstein a fait à Paris, et il est sûr qu'il n'a fait ce voyage qu'uniquement pour des affaires qui lui sont domestiques et qui regardent un héritage qui est échu à sa famille.2 Quant aux nouvelles de Vienne, elles continuent d'être que cette cour-là a abandonné tout-à-fait pour le présent ses grands desseins pour exciter des troubles dans le Nord, ainsi que j'espère que l'orage qui a menacé le Nord, passera cette fois-ci encore.

Federic.

Nach dem Concept.


3668. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 24 mai 1749.

J'applaudis parfaitement à la façon avec laquelle vous avez commencé d'agir avec le sieur Blondel,3 et j'approuve surtout que vous l'ayez prévenu sur les politesses dont la cour où vous êtes voudra user envers lui pour le duper. Songez à le conserver dans cette bonne disposition où vous l'avez mis à votre égard, et tâchez, autant qu'il se pourra faire sans affectation, de gagner de plus en plus sa confiance et de vous emparer de son esprit, en l'avertissant honnêtement des piges qu'on voudra lui tendre. Au surplus, il se peut que la cour de Vienne ait disséminé des bruits comme si l'on avait reçu des nouvelles de la Turquie que la Porte Ottomane avait pris ombrage des campements que la cour où vous êtes avait résolu de faire en Hongrie; néanmoins, comme il me revient de différents lieux qu'il y doit avoir du mécontentement à la Porte contre la Russie, vous ferez bien de donner quelque attention aux nouvelles de la Turquie, afin de pouvoir m'en donner des informations sur lesquelles je pourrai tabler. J'ai appris de bon lieu que les deux cours impériales ne sont pas tout-à-fait tranquilles sur les desseins de la Porte et que leurs ministres à Constantinople4 ont reçu



1 Tochter des Grafen Rasumowski; vergl. Bd. V, 272. 299. 317.

2 Vergl. S. 420.

3 Vergl. s. 460.

4 Penkler und Neplujew.