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3671. AU COMTE DES ALLEURS, AMBASSADEUR DE FRANCE, A CONSTANTINOPLE.

Berlin, [24] mai 1749.

Monsieur le Comte de Desalleurs. Sa Majesté Très Chrétienne ayant bien voulu agréer que je me serve de votre entremise pour former certaines liaisons qu'elle souhaite me faire contracter avec la Porte Ottomane, je compte que vous sentirez d'autant moins de peine à vous charger de cette commission que vous n'ignorez point l'union étroite d'amitié et d'intérêt qui règne heureusement entre le Roi votre maître et moi, et qu'en travaillant à mes avantages et à mes intérêts, vous avancez en même temps les siens. Dans cette confiance, je vous adresse ci-clos le plein-pouvoir dont vous aurez besoin pour entamer la négociation, de même qu'un projet du traité que je serais bien aise de conclure avec la Porte. Comme cette pièce vous mettra parfaitement au fait de mes vues, et que d'ailleurs je ne doute pas que votre cour ne vous ait déjà instruit de la manière dont il faudra traiter l'affaire, et des précautions qu'il conviendra d'y apporter pour en ménager le secret, que je vous recommande sur toute chose, il me paraît superflu de l'accompagner d'instructions plus particulières, dont d'ailleurs un ministre aussi habile que vous et aussi rompu dans les négociations les plus importantes que vous l'êtes, n'aura pas besoin. Il me serait même assez difficile de vous en donner de plus précises, tant que je n'ai pas une connaissance plus exacte des dispositions de la Porte à cet égard et sur quels articles elle pourrait se prêter à mes désirs ou s'y refuser. Mais aussitôt que j'aurai reçu vos lumières là-dessus, je ne manquerai pas de vous informer avec plus de précision de mes sentiments et de vous mettre en état de conclure sans délai.

Je m'attends que vous aurez des obstacles et des difficultés à surmonter dans la poursuite de cette négociation, et, si elle réussit, je sais que ce n'est qu'à votre dextérité et à votre adresse et habileté reconnues que je serai redevable du succès, mes intérêts n'ayant jamais pu être confiés entre de meilleures mains que les vôtres. Aussi pouvez-vous être assuré que je vous en aurai une obligation des plus sensibles et que je saisirai avec plaisir l'occasion de vous donner des marques de mon estime, de mon affection et de ma reconnaissance, étant très parfaitement, Monsieur le Comte Desalleurs, votre très affectionné

Federic.

Nach dem Concept. Das nähere Datum ergiebt die Antwort Desalleurs', Konstantinopel 25. October.


3672. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Potsdam, 27 mai 1749.

J'approuve parfaitement que vous ayez remis sous cachet volant au marquis de Valory le paquet contenant le projet du traité secret de