<544>ci, d'hostilités contre la Suède. Je ne sais cependant point encore pour cela si la Russie ne voudra remuer, le cas de la mort future du roi de Suède venant à exister, et je suis presque porté à croire que la cour où vous êtes tâchera tôt ou tard de porter son coup à la Suède, en saisissant pour cet effet la moindre bagatelle qui se présentera, pour la relever et décrier comme une affaire de la plus grande conséquence. C'est pourquoi le plus sûr sera que vous ne vous reposiez pas trop sur les apparences, et moins encore que vous les pensiez assez fortes pour vous en endormir sur les affaires, mais qu'avec une attention non interrompue vous continuiez toujours à observer jusqu'aux moindres menées du Chancelier et de toute sa clique.

Federic.

Nach dem Concept.


3680. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Chambrier berichtet, Paris 19. Mai: „Malgré la satisfaction que le marquis de Puyzieulx paraît avoir du bon effet qu'avaient produit les discours que la France a fait tenir en Angleterre1 ... il fit entendre au comte de Finckenstein et à moi qu'il voudrait bien avoir retenu les paroles qu'il avait dites, parcequ'il craignait que les autres n'en devinssent plus hardis, voyant que les démonstrations qu'ils avaient faites, avaient donné un si grand éveil, au lieu qu'il aurait fallu les mépriser et ne rien dire.“

Potsdam, 31 mai 1749.

J'ai reçu votre dépêche du 19 de ce mois, et il faut que je vous dise en confidence qu'il y a des intervalles de temps pendant lesquels la conduite extraordinaire du ministère de France m'est assez incompréhensible. Il y a un temps où ce ministère pense bien au possible, mais il y en a un autre où il se laisse saisir tout-à-coup d'une terreur purement panique, sans savoir lui-même les ressorts qui lui font ainsi donner dans des travers.

Aussi ne saurais-je envisager autrement l'insinuation que, selon votre dépêche susalléguée, le marquis de Puyzieulx vous a faite, à vous et au comte de Finckenstein, que comme très inconsidérée, et il aurait été à souhaiter qu'ayant bien fait une bonne fois, il en fût resté là, sans en témoigner un regret tout-à-fait déplacé.

Je m'en console néanmoins en pensant que le ministère de France se verra tôt ou tard forcé de revenir des fausses idées qu'il paraît s'être forgées de ma façon de penser, qui cependant depuis bien longtemps devrait déjà lui être connue.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 467. 493—495.