<546>fois dans des travers, il ne faut point que cela vous rebute; au contraire, il est nécessaire que, vu son caractère et son génie que vous connaissez à cette heure, vous l'aidiez toujours adroitement à ne pas donner dans les piéges que la cour où vous êtes ne laissera pas de lui tendre de toutes les façons imaginables, et qu'il n'en soit pas la dupe. Il faut même que vous mouviez des intrigues pour y réussir. Et comme il est créature du maréchal de Belle-Isle, vous ferez bien du chemin avec lui en peu de temps quand vous l'assurerez convenablement du cas particulier que je faisais de ce maréchal et de la grande estime que j'avais pour lui eu égard à ses qualités personnelles. Au surplus, ne doutez point de ma discrétion sur tout ce que vous me manderez au sujet du sieur Blondel, et soyez assuré que je n'aigrirai jamais les choses au point de me plaindre de lui en France; car, outre que je connais trop mes intérêts là-dessus, je ne regarde les petits travers où il a donné jusqu'ici, que comme des bagatelles toutes pures qui ne valent pas la peine d'être relevées.

Federic.

Si l'on vous parle de nos arrangements, vous n'avez qu'à dire que les régiments vont se séparer. J'ai pitié de ces pauvres gens; Chotek est intrigué comme une maquerelle pour savoir à qui nous en voulons, et le Russe1 est sur les épines; il n'y avait qu'à ne point tant faire les fanfarons et nous n'aurions pas remué, mais ils n'ont pas assez d'esprit pour cacher leur mauvaise volonté.

Nach dem Concept. Der Zusatz nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


3684. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Chambrier berichtet, Paris 23. Mai: „Dans la dernière Conference que j'ai eue avec Puyzieulx, je lui fis part... des particularités et des réflexions contenues dans la dépêche de Votre Majesté du 10 de ce mois2... Il me dit qu'il continuait d'être persuadé que, quelque mauvais dessein qu'eût le chancelier Bestushew pour troubler la tranquillité du Nord, il ne le croyait pas assez hardi, au risque des événements qui pourraient lui survenir, d'entreprendre une guerre qui pourrait le mener plus loin qu'il ne croyait; que le Grand-Seigneur3 pouvait mourir ou être déposé, et que dans l'un ou l'autre de ces deux cas, la Russie se trouverait fort embarrassée lorsqu'elle se trouverait en guerre contre Votre Majesté et la Suède;

Potsdam, 3 juin 1749.

La réponse que, selon votre rapport du 23 du mois dernier de mai, le marquis de Puyzieulx vous a faite sur ce que vous lui avez insinué en dernier lieu en conséquence de mes ordres, est aussi juste et bien pensée qu'on la saurait désirer, ainsi qu'il n'y a qu'à souhaiter pour le bien de la France qu'il continue à penser également de cette façon-là. Comme mes dernières lettres de Londres, dont le département des affaires étrangères vous communiquera le précis, m'ap-



1 Gross.

2 Nr. 3650 S. 522.

3 Mahmud I.