<556> piquées contre moi de ce que j'ai réveillé la France sur leurs desseins, elles veulent à présent tout mettre en usage et faire jouer tous les ressorts imaginables pour mettre, si elles peuvent, de la désunion entre la France et moi, et qu'il n'y aura ni fausses confidences, ni contes frivoles, ni mensonges, dont on ne voudra se servir pour parvenir à cette fin. C'est pourquoi vous devez redoubler votre attention pour être bien en garde là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.


3697. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VOSS A DRESDE.

Voss berichtet, Dresden 7. Juni: „Les chipoteries du premier ministre roulent certainement sur une liaison plus étroite avec les cours de Pétersbourg et de Vienne. Le comte Brühl a fait remarquer clairement sa façon de penser à cet égard à l'ambassadeur de France, en lui faisant confidence d'une conférence entre Loss et Puyzieulx. Le premier a demandé quel secours la Saxe pourrait avoir de la France en cas quelle fût attaquée de Votre Majesté, à quoi le dernier a répondu que cela n'arriverait pas, pourvu que sa cour restât tranquille, mais qu'en cas qu'elle s'attirât des inconvénients par ses chipoteries continuelles, la France ne lui donnerait aucun secours. Le comte de Brühl a ajouté que de cette façon son maître était obligé de pourvoir d'une autre façon à la sûreté de ses États et qu'il était forcé de faire des liaisons ailleurs.“

Graf Brühl hat dem französischen Botschafter einen Brief der Kaiserin von Russland lesen lassen, in dem dieselbe an den König von Polen die Frage richtet, welche Hülfe sie zu gewärtigen haben werde, falls sie nach dem Tode des Königs von Schweden zur Aufrechterhaltung der schwedischen Verfassung interveniren müsse; der König von Polen habe geantwortet, dass er in jedem Falle zunächst an die Sicherung seines Erblandes gegen die Nachbaren denken müsse.“

Potsdam, 12 juin 1749.

J'ai tout lieu d'être content de votre rapport du 7 de ce mois, que je trouve être intéressant et bien travaillé. Les ouvertures, que le comte de Brühl a faites à l'ambassadeur de France, indiquent assez que ce premier ministre est entièrement vendu aux deux cours impériales et qu'on ne doit pas espérer qu'il pourra jamais penser plus favorablement qu'il le fait à cette heure, ni sur mon compte ni sur celui de la France. Il en résulte, de plus, que les susdites deux cours impériales, conjointement avec celle de Londres, n'ont point du tout abandonné leurs vastes desseins qu'elles se sont formés, mais que, les ayant fait éclater au moment qui n'était point favorable encore à les mettre en exécution, elles n'ont fait que les suspendre jusqu'à un temps plus convenable, en tâchant, en attendant, au possible d'endormir la France, pour voir après cela s'il ne se présentera point à elles quelque bonne occasion pour faire leur coup avant que la France puisse revenir de l'assoupissement dans lequel elles s'efforcent de la plonger.