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3710. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 20 juin 1749.

Ce m'a été une chose fort agréable que de voir, par votre dépêche du 11 de ce mois, que le sieur Blondel commence enfin à ouvrir les yeux et à entrer dans des voies raisonnables; aussi faut-il que je vous dise à votre louange et à celle de nos amis que vous jouez très habilement et le plus finement qu'il se peut le jeu que vous avez concerté entre vous à l'égard de ce ministre, qui d'ailleurs ne saurait guère tarder de se brouiller par sa trop grande vanité avec une cour aussi roide et arrogante que l'est celle de Vienne. Mais quoi qu'il en soit, vous n'oublierez pas aussi, en composant vos rapports, que c'est à la cour de Vienne et non au sieur Blondel que vous êtes accrédité, et de me mander ainsi, du moins dans les dépêches que vous me faites immédiatement, ce qui se passe outre cela à la cour de Vienne et auprès de son ministère, de me marquer le pli que les affaires publiques y prennent, et, en un mot, tout ce qui se passe à cette cour qui ait le moindre rapport aux affaires qui m'intéressent. Vous n'oublierez pas non plus de me faire savoir tous les arrangements que la cour de Vienne continue à prendre dans son militaire et pour ses finances, les objets que dessus m'étant plus important que tout le reste, de sorte que vous devez les regarder comme l'affaire principale, à laquelle vous ayez à apporter votre première et grande attention.

Federic.

Nach dem Concept.


3711. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Potsdam, 20 juin 1749.

J'accuse votre dépêche du 10 de ce mois, sur laquelle je n'ai cette fois qu'à vous dire qu'autant que je puisse entrevoir à présent, l'orage qui avait menacé le Nord, pourrait bien être détourné cette fois-ci, et quoiqu'il soit fort probable que les deux cours impériales voudront convenir d'autres arrangements et lier mieux leur partie qu'elles n'avaient fait, avec l'Angleterre, je crois cependant que, si la Suède continue dans la résolution qu'elle a prise de ne point faire de changement dans la forme de son gouvernement, après le décès du Roi, les choses pourront bien rester là, de façon que le Nord restera en paix. Au surplus, si le roi d'Angleterre compte qu'il saurait m'affaiblir en me tenant armé, il pourrait bien se fort mécompter, et jusqu'ici je me suis peu mis en frais pour toutes les ostentations que mes voisins ont faites aux dépens de l'Angleterre.

Federic.

Nach dem Concept.