<72> une paix séparée, en abandonnant la France, et s'oublier assez euxmêmes pour se livrer ainsi à la merci de leurs ennemis naturels. Je compte plutôt toujours et je me tiens assuré que tous les chipotages de l'Espagne, quels qu'ils puissent être, n'aboutiront à rien et ne seront d'aucun effet. Au surplus, il me semble que la France n'a encore rien déterminé de certain pour ses opérations aux Pays-Bas et qu'elle ne sait encore elle-même de quelle façon elle y voudra commencer sa campagne prochaine, ce qui, je ne saurais vous le cacher, ne laisse que de me déplaire.

Federic.

Nach dem Concept.


2999. AU COMTE DE TESSIN, PRÉSIDENT DE LA CHANCELLERIE ET SÉNATEUR DE SUÈDE, A STOCKHOLM.

Potsdam, 5 avril 1748.

Monsieur. J'ai appris avec grand plaisir les nouvelles marques d'honneur et de distinction dont le Roi votre maître se propose de vous revêtir.1 Je n'en suis point surpris : un sujet qui comme vous réunit le ministre habile et le citoyen zélé, mérite toutes les grâces de son Prince, et Sa Majesté Suédoise travaille à sa gloire en vous en comblant. Je suis bien flatté de l'agrément que vous me demandez pour recevoir ces dignités; j'y donne mon aveu de tout mon cœur, et je serai charmé qu'en vous voyant conserver aussi le cordon de mon ordre, l'Univers soit convaincu que je n'ai pas moins reconnu vos heureuses qualités et vos talents que votre patrie, et que je me suis fait une satisfaction de les récompenser autant qu'il a été en moi. Ce sera toujours bien volontiers que j'embrasserai les occasions de vous montrer l'estime particulière avec laquelle je suis, Monsieur, votre affectionné

Federic.

Nach der Ausfertigung im Freiherrlich Bonde'schen Familienarchiv zu Eriksberg in Södermanland.


3000. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 6 avril 1748.

Je ne saurais qu'être bien aise, par la situation où je me trouve à l'heure qu'il est avec la cour de Vienne, d'apprendre par votre dépêche du 27 de mars dernier le peu de bons arrangements que ladite cour prend tant pour la campagne prochaine en Italie que pour celle aux Pays-Bas; cette dernière surtout ne sera pas, je pense, fort heureuse, par la désunion qui s'est déjà glissée entre les jeunes généraux qui y com-



1 Graf Tessin war zum Grosskanzler des Seraphinenordens (vergl. S. 36) designirt.