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3002. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Rohd berichtet, Stockholm 19.März, über eine Mittheilung, die ihm der französische Botschafter Marquis Lanmary gemacht habe. Von einem seiner vertrauten Correspondenten und zwar über München will Lanmary die Nachricht haben, dass die Seemächte den Marsch der Russen verzögerten, um dem wiener Hofe behufs Erleichterung der Friedensverhandlungen ein Opfer abzunöthige; der wiener Hof habe den Seemächten erklärt: „Que si elles voulaient consentir à l'assister à lui ravoir la Silésie, elle ne se refuserait pas aux sacrifices demandés.“

Potsdam, 6 avril 1748.

Je veux bien vous dire, sur ce que vous me rapportez par votre dépêche du 19 de mars dernier de la prétendue confidence que l'ambassadeur de France vous avait faite du mystérieux qui pouvait avoir occasionné les délais qui pendant un temps avaient suspendu la marche des Russes, que vous ne devez point vous laisser déranger pour des insinuations aussi mal digérées, que vous n'en devez point prendre de fausses impressions, mais être plutôt entièrement persuadé que tout ce que l'on vient de vous dire à ce sujet, ne sont simplement que de purs contes en l'air.

Federic.

Nach dem Concept.


3003. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 6 avril 1748.

Les dépêches que vous m'avez faites en date du 22 et 25 du mois passé de mars, m'ont été rendues à la fois. Vous continuerez à faire votre possible pour empêcher que la France ne se répande envers moi en plaintes, par l'impatience qu'elle a de sortir des embarras de sa présente guerre. La réplique que vous avez déjà faite à ceux qui vous ont parlé à ce sujet, en leur alléguant les raisons politiques qui ne me permettaient pas au moment présent de me compromettre de nouveau avec les ennemis de la France, n'est point une simple défaite, mais c'est une réponse solide et très fondée, dont je suis fort content. Il est étonnant, après cela, que Messieurs les Français persistent à vouloir que j'entre derechef en lice pour eux, sans savoir de mon côté par quel motif j'en agirais ainsi; car que je m'embarque simplement pour leur cause, comme je le fis dans l'année 1744, ce serait trop exiger de moi, par les circonstances présentes qui ne le permettent pas.

A vous dire le vrai, les Français me paraissent être fort superficiels à cette heure. La France, pour un de ses vaisseaux de pris en dernier lieu par les Anglais, n'est point perdue ni ruinée. Mais ils aiment à se forger conséquence des conséquences et empirent par là leurs affaires. En attendant, à en juger sainement, la France fait-elle jusqu'ici sa guerre sans succès? Elle la fait dans l'étranger, elle a conquis de grandes et belles provinces. Toute autre puissance ne serait-elle pas bien glorieuse