<75> d'avoir pu faire ce que cette dernière a fait jusqu'à présent? Toutefois, pour quelques vaisseaux qu'elle perd sur mer, la voilà qui jette de hauts cris et se croit réduite à telle crise où elle se trouva dans l'année 1709. Que, si en effet la France pense que tout est perdu pour elle, dès qu'elle souffre du côté de son négoce et en le voyant un peu resserré, qu'elle considère en même temps si je pouvais lui être d'un si grand secours pour le rétablir, n'ayant point de forces navales et manquant d'ailleurs de ces ressources que la France trouve en elle-même.

Au reste, je ne suis point informé encore des propositions que pourra me faire le ministre d'Angleterre, Legge, à son arrivée auprès' de moi; peut-être qu'il ne m'en fera point du tout. Quant au ministre que j'envoie de ma part en Angleterre, ce n'est simplement que par politesse. Vous pouvez compter et être persuadé que, si l'Angleterre me fait faire des propositions, elles ne manqueront point d'être bonnement communiquées à la France.

Federic.

Nach dem Concept.


3004. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VOSS A DRESDE.

Potsdam, 6 avril 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 30 du mois de mars dernier. Je suis satisfait des détails que vous m'y faites sur les matières que vous y traitez. Vous ne discontinuerez pas de donner une attention toute particulière aux affaires de la Steuer1 et vous vous intéresserez fortement, là où il conviendra, à l'approche de la foire prochaine de Leipzig, pour que mes sujets créanciers soient payés de leurs billets échus au temps de ladite foire. Si cependant il n'y avait point d'apparence de possibilité alors qu'ils pourraient être remboursés de leurs capitaux, vous insisterez, au pis aller, absolument et sans vous relâcher, afin que du moins, dans ce dernier cas, les intérêts de ces capitaux leur soient exactement payés à point nommé.

Federic.

Nach dem Concept.


3005. AU CHAMBELLAN D'AMMON A LA HAYE.

Potsdam, 6 avril 1748.

Ce que vous me mandez, par votre post-scriptum du 29 de mars dernier, avoir dit au prince d'Orange sur mon inclusion dans la paix générale et sur la garantie de mes États, a toute mon approbation; cependant je ne le trouve pas à propos que vous pressiez déjà si fort cette affaire; plutôt je veux que vous alliez encore doucement et bride en main dans cette matière, pour voir avant tout comment les événements pourront se développer dans la crise présente.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 35.