<82> chaleur qui serait d'autant plus déplacé que, ladite affaire ayant pris un bon pli au point que vous le dites, il n'est pas à présumer que le Conseil Aulique en voudra venir à des extrémités.

Federic.

Nach dem Concept.


3018. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 20 avril 1748.

Quand même le procureur général Trubezkoi,1 duquel vous parlez dans votre dépêche du 2 de ce mois, ne relèverait pas de sa présente maladie, les antagonistes du Chancelier ne perdraient pas bien beaucoup par là, leur faiblesse étant d'ailleurs avérée si grande que, Trubezkoi vif ou mort, ils n'oseraient rien entreprendre sur Bestushew.

On est sans doute bien aise de cacher là où vous êtes le nombre des déserteurs du corps auxiliaire russien sur son passage par la Pologne, car la vérité est que la désertion parmi ces troupes est si grande que le général Lieven s'est même vu obligé de faire publier des patentes du contenu que celui qui arrêterait et ramenerait un déserteur russien, serait de prime abord gratifié pour cela de dix écus de banque.

Federic.

Nach dem Concept.


3019. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 20 avril 1748.

J'ai été charmé de voir, par votre dépêche du 8 de ce mois, les idées justes que le marquis de Puyzieulx se forme sur l'état présent des affaires de France. Je viens de faire lire en original et j'ai fait communiquer au marquis de Valory une lettre d'Angleterre qui porte que les fonds pour la guerre commençaient à y manquer et que l'Angleterre pourrait bien à la fin se voir forcée à mettre de l'eau dans son vin, ce dont vous ne manquerez pas de faire part au marquis de Puyzieulx.

Ce qu'on semble vouloir insinuer, en cas que le roi de France et le Dauphin vinssent à mourir sans laisser de lignée mâle, qu'alors ils aimeraient plutôt que la couronne de France tombât dans la branche de l'Espagne que dans celle d'Orléans, n'est, à mon avis, qu'un simple leurre dont s'avise la France pour s'attacher tant plus fortement le roi d'Espagne et pour empêcher par là qu'il ne se sépare d'elle. Mais, à le bien prendre, la France n'a à craindre rien de semblable de la part de l'Espagne, les différents intérêts de ces deux couronnes, qui sont absolument les mêmes, devant naturellement rendre indissolubles les liens d'amitié et d'attachement qui subsistent entre elles invariablement.



1 Vergl. Bd. III, 11 Anm. 1; Bd. V, 505.