<83> Au reste, je suis d'opinion que la France, pourvu qu'elle fasse bonne contenance et tienne ferme, retiendra le Brabant et la Flandre pour prix de la présente guerre, n'y ayant point de puissance, selon moi, qui soit à même de lui faire rendre ces dites provinces.

Federic.

Nach dem Concept.


3020. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A BERLIN.

Potsdam, 21 avril 1748.

Vous aurez vu ce que le sieur d'Ammon vient de nous mander par le post-scriptum de sa dépêche du 16 de ce mois, touchant les réponses frivoles qui lui ont été données par les ministres de la république de Hollande par rapport à la liberté de la navigation de mes sujets commerçants. Mon intention est donc que vous en deviez parler au comte de Gronsfeld et lui déclarer tout sèchement qu'en cas que la République voulût continuer de refuser à me rendre justice, malgré toutes les représentations amiables que je lui en avais fait faire, je ne la confondrais point avec les Anglais, mais que je tâcherais d'indemniser mes sujets commerçants sur toutes les pertes et dommages qu'ils souffriraient par les armateurs ou autres navires de la République; que, quant aux Anglais, j'avais déjà fait déclarer que, si on continuait à vouloir empêcher mes sujets de faire leur commerce par mer, je me verrais obligé de les indemniser de toutes les pertes injustes qu'on leur causerait et que je me tiendrais là-dessus aux dettes anglaises hypothéquées sur la Silésie; mais, quant à la République, la proximité de nos États m'offrirait assez de moyens pour indemniser mes sujets du tort qu'on leur ferait contre tout droit des gens. Au surplus, vous ne laisserez pas de me faire votre rapport sur la réponse que le comte Gronsfeld vous aura faite là-dessus et d'avertir le sieur d'Ammon de tout ce qui s'est passé à ce sujet. Et sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


3021. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 23 avril 1748.

Ce que vous me rapportez par votre dépêche du 13 de ce mois, touchant les arrangements des Français pour s'emparer de Luxembourg, ne se trouve point fondé; c'a plutôt été Mastricht qu'ils ont eu en vue, l'ayant effectivement investi à l'heure qu'il est.

Le peu d'expérience des jeunes généraux qui commandent l'armée des alliés aux Pays-Bas, ajoutée à cela la désunion qui règne entre eux et le peu d'ordre et d'arrangement qu'ils mettent à leurs affaires pour