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3031. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 30 avril 1748.

La manière sage et circonspecte dont vous vous y êtes pris, selon votre dépêche du 20 de ce mois, pour exécuter mes ordres que je vous avais donnés au sujet du comte de Rosenberg,1 a toute mon approbation, mais aussi vous en tiendrez-vous là à cet égard, étant bien assuré à présent qu'on ne voudra pas m'envoyer ledit comte de Rosenberg.

J'ai peine à croire que la reine de Hongrie ait effectivement augmenté ses revenus annuels de deux millions de florins par les nouveaux arrangements qu'elle vient d'introduire dans les finances, la somme étant trop forte pour pouvoir me le persuader.

Je ne m'imagine non plus qu'il y ait actuellement sur le tapis des chipotages pour des négociations secrètes de paix entre la France et la cour de Vienne ou le roi de Sardaigne, les Français étant trop bien appris pour ignorer que, s'ils veulent la paix, il faut qu'ils en recherchent l'Angleterre, et que les autres alliés ne sont, à proprement parler, qu'accessoires, à régler leurs volontés sur les démarches de cette dernière couronne.

Federic.

Nach dem Concept.


3032. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 30 avril 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 13 de ce mois et je suis bien aise de vous témoigner ici la satisfaction toute particulière que j'ai des idées justes que vous vous formez sur les affaires du temps présent et sur la pénétration que vous y apportez. Tout ce que vous dites au sujet du comte de La Salle, est sagement pensé et a mon approbation. Pour ce qui est du sieur de Wulfwenstjeraa et de son rappel, les Suédois ne sauraient mieux faire qu'en le différant autant qu'ils pourront. Les Suédois ne trouveront jamais de meilleur sujet pour l'envoyer à Pétersbourg que l'est le sieur de Wulfwenstjerna, et c'est pour cela même qu'il convient à leurs intérêts de l'y laisser le plus longtemps qu'il sera possible.

Federic.

Nach dem Concept.


3033. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 30 avril 1748.

Il est étonnant au suprême degré de voir l'impatience de la France, qu'elle continue à marquer, selon que vous le dites par votre dépêche



1 Vergl. S. 77.