<9> et de la lettre du roi de Pologne au Pape1 dont le père Guarini vous a promis la copie. Quoique mes dernières lettres de Russie ne disent encore rien de la marche effective des Russes, il n'est cependant pas moins avéré pour cela qu'elle se fasse sûrement. Comme je viens d'apprendre par la voie de Hollande que le ministre de Saxe, résidant à la Haye, Debrose, y répandait différents bruits pour faire accroire que je faisais faire plusieurs mouvements à mes troupes, et que je faisais travailler à des préparatifs de guerre, en débitant sans fondement que je ferais former quatre camps différents à mes dites troupes, ma volonté est que vous portiez des plaintes au comte Brühl contre ce procédé du général de Brosses, en ajoutant vertement et sans détour que je m'étonnais beaucoup que la plupart de ces nouvelles controuvées en Hollande, tout ainsi qu'en France, en Russie et partout ailleurs, qui ne pourraient que m'être infiniment désagréables, s'y divulguaient et s'accréditaient par les ministres de Saxe, ce qui en effet était fort peu amiable et ne pouvait que causer de l'aigreur.

Federic.

P. S.

Je ne saurais rien faire de plus pour vous en ce qui concerne votre procès contre le comte Kameke,2 le rapport que le ministre d'État de Bismarck en a fait, vous étant aussi contraire. Vous sentez bien que j'ai fait pour vous en cette rencontre tout ce qui a été possible, et que d'en faire davantage serait renverser tout ordre établi pour les procès.

Nach dem Concept.


2898. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Berlin, 19 janvier 1748.

Vos dépêches du 2 de ce mois de janvier m'ont été bien rendues. Je ne saurais m'imaginer qu'après que les 30,000 Russes se seront mis en marche pour se rendre aux ordres des Puissances maritimes, le Chancelier voudra ne rien rabattre de ses hauteurs et de ses comportements impertinents envers les voisins de la Russie; je me persuade plutôt qu'il ne se trouvera plus à même pour lors de soutenir ses procédés irréguliers par la crainte qu'il aura d'attirer par là des affaires à la Russie par quelque rupture réelle. Il est donc raisonnablement à croire que Bestushew, après le départ des 30,000 hommes en question, voudra se conduire plus sagement qu'il n'a fait jusqu'ici et mettre de l'eau dans son vin.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Intervention für den Grafen Schaffgotsch im Interesse seiner Bestätigung als Bischof von Breslau.

2 Vergl. Bd. V, 117.