<94> par des paroles vagues auxquelles l'on pourra donner tel sens et telle tournure que l'on voudra, ainsi qu'il faudra que j'attende qu'il s'explique avec plus de précision, pour que je puisse juger du véritable but de sa mission.

Federic.

Nach dem Concept.


3042. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Chambrier berichtet, Paris 22. April: „Un ministre de cette cour disait dernièrement que les alliés pourraient bien se tromper, s'ils croyaient que la France s'en tiendra toujours aux propositions qu'elle a faites il y a quelque temps, quand même elle prendrait Mastricht.“

Potsdam, 4 mai 1748.

Si les Français pensaient vigoureusement et d'une manière plus convenable qu'ils ne le font, sur les circonstances où ils se trouvent présentement, ils en agiraient selon les sentiments de ce ministre de France dont vous parlez dans votre dépêche du 22 d'avril dernier, et ils pourraient compter qu'à pareilles enseignes ils resteraient en possession de la plus grande partie de leurs conquêtes.

La paix, à le bien considérer, convient également, à l'heure qu'il est, si vous en exceptez la seule reine de Hongrie, à toutes les puissances qui sont en guerre, et soit que la France ou l'Angleterre l'emporte par la bonne contenance que l'une ou l'autre de ces couronnes fera dans la crise actuelle des affaires, ce sera celle des deux, dis-je, qui s'en trouvera le mieux. Or, je ne saurais encore vous dire si ce sera l'Angleterre ou la France dont la politique quadrera le mieux sur les occurrences d'à présent.

Federic.

Nach dem Concept.


3043. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A BERLIN.

Potsdam,5 mai 1748.

Sur le rapport que vous m'avez fait du 3 de ce mois, concernant le chevalier Legge, je vous dirai que, quant au désir qu'il témoigne de vouloir venir ici me parler en particulier, vous tâcherez de l'en détourner poliment par tout ce que vous saurez imaginer de raisons convenables. Vous lui insinuerez même comme de ma part que, quelque plaisir que j'aurais de le voir ici, il m'en ferait cependant un sensible s'il voulait bien prendre confiance en vous et s'expliquer en conséquence; que non seulement vous lui garderiez tout le secret qu'il saurait désirer, mais que vous m'en feriez un rapport exact et fidèle et que je pourrais bien alors me résoudre à le faire venir ici pour m'entretenir en particulier avec lui. Que c'était de cette façon-là que j'avais toujours traité avec tous les ministres étrangers à ma cour, dont je ne saurais changer sans causer un ombrage extrême à ceux-ci, qui ne laisseraient de prétendre