2893. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Berlin, 15 janvier 1748.

J'ai bien reçu vos dépêches du 6 de ce mois de janvier. Il faut que je rende témoignage au personnel du comte Bernes qu'il est fort aimable et tout propre pour la société, mais ce que je trouve à redire en lui, c'est qu'il ne s'applique point à rétablir une parfaite harmonie entre les deux cours, mais qu'au contraire il répand de l'aigreur sur toutes les affaires, ce qui arrive principalement parceqa'il se confie à des gens indiscrets d'ici, en ajoutant légèrement foi de son côté à leurs rapports et à ce qu'ils peuvent lui insinuer, qui cependant ensuite, par cette même indiscrétion, ne laissent que de le trahir — ce dont j'ai des preuves plus que suffisantes.

Au reste, quoique les circonstances ne me permettent pas de faire marcher des troupes en faveur des Autrichiens, je suis persuadé que, si la cour de Vienne voulait bien ne pas marquer tant d'aliénation à<7> mon égard, nous pourrions facilement convenir sur d'autres articles et nous combler réciproquement d'amitié et de complaisances.

Quant à la marche des troupes russes, je me réfère à ce que je vous en ai déjà écrit, qui est que les Puissances maritimes en disposeront absolument, comme de troupes à leur solde, sans attendre le consentement de l'Impératrice-Reine.

Federic.

Nach dem Concept.