2998. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 2 avril 1748.

Je veux bien croire, selon que vous me le marquez par votre dépêche du 18 de mars dernier, qu'on peut avoir pris de l'inquiétude, là où vous êtes, touchant les négociations secrètes que les Espagnols y sont soupçonnés d'avoir entamé à l'insu de la France. Je ne saurais néanmoins me persuader que ces Espagnols voulussent tout de bon faire<72> une paix séparée, en abandonnant la France, et s'oublier assez euxmêmes pour se livrer ainsi à la merci de leurs ennemis naturels. Je compte plutôt toujours et je me tiens assuré que tous les chipotages de l'Espagne, quels qu'ils puissent être, n'aboutiront à rien et ne seront d'aucun effet. Au surplus, il me semble que la France n'a encore rien déterminé de certain pour ses opérations aux Pays-Bas et qu'elle ne sait encore elle-même de quelle façon elle y voudra commencer sa campagne prochaine, ce qui, je ne saurais vous le cacher, ne laisse que de me déplaire.

Federic.

Nach dem Concept.