3029. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 27 avril 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 9 de ce mois. Il me semble que vous êtes la dupe des paroles emmiellées que les ministres d'Angleterre ne discontinuent de prodiguer pour le rétablissement de la paix, par lesquelles ils tâchent sans doute de bercer et de retenir en bonne volonté la nation. Car les propositions que vient de faire le comte de Sandwich à celui de Saint-Severin,88-1 indiquent assez que le ministère britannique s'est proposé de tenter encore fortune pendant le courant de cette campagne, sans vouloir sincèrement la paix pendant ce temps-là.

Outre cela, je m'imagine, quant aux moyens de continuer la guerre, que la nation anglaise ne se trouve pas encore tellement à sec d'argent qu'elle ne puisse fort bien encore trouver les ressources nécessaires pour la soutenir même pendant une autre campagne. Vous tâcherez d'éplucher et d'approfondir cette matière.

Les commissions dont est chargé le sieur Legge, pourraient bien ne consister qu'en belles paroles et qu'en simples et vagues assurances, dépourvues de toute réalité. Nous sommes encore à l'attendre ici, mais c'est aujourd'hui qu'il doit arriver à Berlin.

Federic.

Nach dem Concept.



88-1 Vergl. S. 85.