3048. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A BERLIN.

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Mardefeld berichtet, Berlin 6. Mai: „Votre Majesté nous ayant fait ordonner par le conseiller privé Eichel de faire parvenir sans perte de temps au chambellan d'Ammon les instructions et les autorisations dont il pourra avoir besoin pour

[Potsdam, 7 mai 1748].

le congrès d'Aix-la-Chapelle, nous ne pouvons pas nous dispenser de demander préalablement les ordres de Votre Majesté sur les Doints suivants :

1° Si le chambellan d'Ammon doit paraître à Aix-la-Chapelle en qualité de ministre de Votre Majesté, et en quel caractère.

De ministre.

2° Si Votre Majesté trouve bon d'écrire des lettres obligeantes de main au comte de Saint - Severin, au comte de Sandwich et au comte de Kaunitz, pour introduire chez eux le sieur d'Ammon.

Bon.98-1

3° Si Elle veut qu on charge bes ministres à Vienne, à Paris et à Londres, d'informer les cours respectives de cette mission et de demander qu'elles ordonnent à leurs ministres au congrès d'en agir confidemment avec le chambellan d'Ammon.

Bon.

4° tomme le principal objet ae ce ne mission est d'avoir l'œil à ce que l'inclusion de Votre Majesté et la garantie de tous Ses États et particulièrement celle de Ses acquisitions dans le futur traité de paix générale, y soit clairement énoncée, si Votre Majesté Se contente de la garantie des cours de France et de Vienne et des Puissances maritimes, ou si Elle souhaite que cette garantie Lui soit accordée sans exception par toutes les puissances belligérantes : point qu'il est d'autant plus nécessaire d'éclaircir qu'au dernier cas il est à présumer que les cours de Madrid et de Turin, la république de Gênes et le duc de Modène ne manqueront pas de demander réciproquement la garantie de Votre Majesté pour ce qui sera stipulé à la paix en leur faveur, ce qui, selon les événements, pourrait Lui causer d'assez grands embarras.

Il ne faut point que cette garantie soit infirmée par une garantie réciproque, qui, loin de me procurer de la tranquillité, la troublerait et m'engagerait dans tant et plus d'affaires que je ne voudrais.

5° De quelle façon le sieur d Ammon doit s'expliquer sur la demande de l'Angleterre par rapport à la cession de Final, au cas que le comte de Sandwich en touche la corde.

Vous recevrez demain la conversation que j'ai eue98-2 avec Legge, et il n'y a qu'à en faire un extrait pour Ammon.

6° Comme il est vraisemblable que les cours de Vienne et d'Angleterre insisteront sur l'inclusion de celle de Pétersbourg, si le sieur d'Ammon doit recommander au comte de Saint-Severin d'insister à son tour sur l'inclusion et la garantie du royaume de Suède, comme allié de la France, et nommément sur la

Bon.

garantie du système de succession établi en Suède.

7° Les Suisses et la républque de Genève ayant demandé l'appui de Votre Majesté pour se faire comprendre dans la pacification future, si le sieur d'Ammon doit être chargé de s'intéresser en leur faveur, d'autant plus que cela fortifierait les dispositions favorables de ces bonnes gens à l'égard de Votre Majesté et les engagerait en retour à favoriser les enrôlements de Ses officiers.

Bon, mais sans en faire trop de bruit.

8° Si Votre Majesté veut que le sieur d'Ammon recommande au comte de Saint-Severin les intérêts de l'Electeur palatin, afin de lui procurer quelque dé- dommagement pour les pertes qu'il a es- suyées durant la guerre?

Cet article est plus délicat que vous ne pensez. On n'accrochera pas la paix pour les intérêts de l'Électeur palatin, et je ne vois pas trop ce qu'il a lieu de prétendre; il a eraené à cette guerre la tranquille possession des duchés de Juliers et de Bergue, qui étaient en litige : n'est-ce pas beaucoup? Mais, pour le contenter, on peut lâcher quelques paroles vagues au congrès, cependant sans appuyer le moins du monde là-dessus.

Nach der eigenhändigen Aufzeichnung am Rande des Berichts.



98-1 Vergl. Nr. 3058—3060.

98-2 7. Mai.