3088. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Finckenstein berichtet, Petersburg 11. Mai: L'ami intrépide [Lestocq] „m'avait témoigné plusieurs fois qu'il craignait la conclusion de la paix, parcequil ne doutait pas que le Chancelier, ne tournât la chose à son avantage, en faisant accroire à l'Impératrice que la paix était le fruit des démarches qu'il lui avait fait faire. J'ai donc dit à l'ami en question que je n'étais pas embarrassé de la tournure que le Chancelier y donnerait; mais que l'Impératrice avait au bout du compte trop d'esprit pour s'en laisser imposer si grossièrement; que la chose serait différente si la guerre finissait d'une manière avantageuse pour les alliés, mais que Bestushew ne persuaderait jamais à quelqu'un qui aurait le sens commun qu'une paix … qui, si elle avait lieu, se ferait à coup sûr en dépit de la cour de „Vienne … pût faire la convenance de la Russie. J'ajoutai qu'il me paraissait nécessaire de prévenir l'Impératrice là-dessus, et que personne ne pourrait mieux le faire que l'ami important [Woronzow] … Le susdit ami … en parla le même jour à l'ami important, lequel lui répondit qu'il avait déjà commencé à entamer cette matière.“

Berlin, 27 mai 1748.

Les sages démarches que vous me marquez, par votre dépêche du 11 de ce mois, avoir faites pour faire sentir à l'Impératrice les suites que pourrait avoir pour elle la conclusion prochaine d'une paix générale, ont mon entière approbation, et quoique j'aie toutes les apparences par devers moi de me voir dans peu sur un très bon pied avec l'Angleterre, et qu'ainsi je n'aurai plus grande chose à appréhender de la Russie, je ne vous recommande pas moins pour cela de vous conduire là où vous êtes aussi prudemment et avec autant de circonspection que vous l'avez fait jusqu'ici.

Federic.

Nach dem Concept.