3106. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 11 juin 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 25 de mai dernier, et j'ai tout lieu d'être satisfait de vos rapports par la connaissance et intelligence entière que vous avez des affaires de la cour où vous êtes; aussi suis-je bien de votre sentiment que je n'ai réellement rien à appréhender de la Russie. J'approuve néanmoins que vous continuiez avec soin d'avoir l'œil aux intelligences qui subsistent entre le comte de Bestushew et la cour de Vienne. Au reste, je suis assez porté à croire que les guinées anglaises accommoderaient mieux et seraient plus du goût du premier ministre russien que le peu que lui donne la reine de Hongrie, et je suis par là même dans la persuasion qu'après tout la cour de Vienne pourrait bien ne pas faire grande chose avec les Russes. En attendant,<138> je puis vous dire, selon les avis qui m'en sont venus, que le corps auxiliaire russien continuera sa marche pour se rendre en Moravie et en Bohême, afin d'y être mis en quartiers de rafraîchissement; mais si ce sera pour longtemps, et combien de mois ces troupes en jouiront, voilà ce que je ne saurais vous marquer encore.

Federic.

Nach dem Concept.