3224. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 24 août 1748.

L'on ne saurait qu'applaudir à la conduite sage et prudente dont on agit en Suède, selon le rapport que vous m'en avez fait en date du 13 de ce mois, à l'égard des mouvements que des troupes russiennes font actuellent sur les frontières de la Finlande, et je souhaite qu'on y continue de la même manière à ce sujet. Mes lettres de Pétersbourg m'apprennent que ces 1,000 Cosaques qui se sont arrêtés pendant quelques semaines aux environs de Pétersbourg, continuent leur marche pour la Finlande, et que les deux régiments de dragons dont le général Apraxin vient de faire la revue, y doivent aller également; que, la compagnie de grenadiers de l'un de ces régiments faisant partie des quatre cent grenadiers à cheval qui sont actuellement en Allemagne avec le corps auxiliaire, on avait fait venir une compagnie de Kislar sur les frontières de Perse pour remplacer ce vide, et cela au moyen d'une marche précipitée qui n'a duré que trois mois, sur l'ordre que le Chancelier et le général Apraxin, qui dirigent entre eux seuls tout cet ouvrage, leur avaient donné.

Mon ministre à Vienne, le comte Podewils, m'apprend d'ailleurs213-1 que le comte de Barck lui a témoigné confidemment bien de l'appréhension sur les préparatifs que la cour de Russie faisait sur les confins de la Finlande et des troupes qu'elle y envoyait. Il a paru persuadé qu'il y a quelque réalité dans ces démonstrations de ladite cour, vu la haine que le chancelier Bestushew portait au prince-successeur de Suède, qui pourrait bien le mener jusqu'à former quelque entreprise pour lui en disputer le trône. Le comte Barck soupçonne que le roi d'Angleterre pourrait bien y donner les mains, et qu'en ce cas-là la cour de Vienne pourrait bien se charger de me tenir en échec, en assemblant une forte armée sur les frontières de la Silésie, pour m'empêcher de soutenir le Prince Royal en Suède.

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Quoique ces soupçons ne soient fondés que sur des conjectures, ils me paraissent cependant assez dignes d'être pris en considération; ils me confirment au moins dans ce que je vous ai mandé à différentes fois, et à ce que j'ai toujours conseillé à la Princesse Royale, ma sœur, savoir qu'on prenne bien garde de ne pas entreprendre quelque chose mal à propos et hors de saison. Vous ne laisserez pas de communiquer convenablement à ma sœur tout ce dont je viens de vous instruire cidessus.

Federic.

Nach dem Concept.



213-1 Dieselbe Mittheilung erhält unter dem gleichen Datum Graf Finckenstein in Petersburg in Form eines Postscripts zu dem unter Nr. 3223 abgedruckten Immediaterlasse.