3450. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Berlin, 31 janvier 1749.

Votre dépêche du 22 de ce mois m'a bien été rendue. Je n'ai rien à dire contre, mais j'approuve plutôt que vous me mandiez tout ce qui pourra parvenir à votre connaissance là où vous êtes; aussi aurez-vous déjà pu vous informer par mes précédentes que mon intention est que vous me rapportiez les occurences de là d'une manière plus ample, et que vous y répandiez quelque étendue, en donnant un champ un peu plus libre à vos réflexions à leur égard.

Le retardement du retour des troupes russiennes des pays héréditaires autrichiens ne se fonde que sur le temps doux qu'il a fait jusqu'à présent, qui a rendu les chemins impraticables, et il est arrêté que ces troupes se mettront en marche à la première gelée.

Il ne me paraît, au reste, point raisonnable que les Autrichiens dussent hasarder au moment présent quelque grande entreprise. On ne fait d'ailleurs point de réduction de troupes ni on ne se défait de chevaux d'équipages et de choses semblables, quand on se trouve sur le point de vouloir entreprendre quelque chose de grand et de difficile. Vous ne vous en relâcherez pas, pour cela, mais vous serez des plus attentifs à tout, car je conviens avec vous, et vous avez absolument raison quand vous pensez que la cour de Vienne a toute mauvaise volonté contre moi et qu'on ne saurait en aucune façon se fier à elle; je doute seulement qu'elle ait effectivement jusqu'ici un dessein formé contre moi.

Federic.

Nach dem Concept.