3452. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Potsdam, 1er février 1749.

J'ai reçu votre dépêche du 17 du mois de janvier dernier, et je suis bien de votre sentiment que la nation anglaise ne veut point de nouvelle guerre dans le Nord. Aussi suis-je persuadé que le roi d'Angleterre, si d'ailleurs il est mêlé des chipoteries russiennes et autrichiennes et qu'il ait des vues sur la Suède, ne s'imagine peut-être pas que cette affaire pourrait devenir aussi sérieuse qu'il est cependant possible, et qu'ainsi ce Prince se flatte que, par le moyen de quelque démonstration ou bien même de quelque appui de loin, de sa part, il pourra réussir dans ses vues avec le parti autrichien, russe et danois, et je crois par là qu'il y entre plus de légèreté que de propos prémédité dans les desseins que peut s'être formés le roi d'Angleterre à cet égard.

Comme il n'y a rien qui m'intéressât au moment présent d'aussi près que la susdite affaire, vous ne laisserez que de la tourner de toute manière, pour voir si je l'ai devinée par mes conjectures, ou bien si les chipoteries en question se fondent sur d'autres raisons.

Vous n'oublierez d'ailleurs pas dans vos considérations que vous ferez à cette occasion, que, quand bien même la nation anglaise ne voudrait pas fournir l'argent nécessaire pour soutenir une nouvelle guerre, le roi d'Angleterre en a à suffisance à Hanovre pour la pousser lui seul du commencement, pour procurer à son bien aimé fils, le duc de Cumberland, un établissement semblable à celui qu'il tâcherait de lui faire obtenir.

Federic.

Nach dem Concept.

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