3537. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

[Potsdam], 11 mars 1749.

Ma très chère Sœur. J'ai reçu aujourd'hui la lettre dont vous aviez chargé mon frère,430-1 et qui par je ne sais quel hasard m'est venue par la poste. Il est arrivé en très bonne santé et m'a fort réjoui en m'assurant que votre santé allait infinement mieux que par le passé.

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Messieurs mes voisins me donnent à présent bien des affaires. Je suis obligé de prendre des mesures pour ne point être surpris, je ne sais ce que cela deviendra.

Ma sœur de Suède s'attend ce printemps à une visite qui ne lui sera pas fort agréable. Je m'étonne de ce que le monde est plus fol que je ne l'ai supposé, car c'est bien être insensé que de préférer la guerre à la paix et de donner au trouble la préférence sur la tranquillité. Bien heureux ce votre petit margraviat, il reste toujours dans la même situation, quand toute l'Europe est agitée; il est comme les nids des alcyons qui sont respectés par les tempêtes. Conservez-moi toujours votre précieuse amitié et soyez persuadée de la tendresse et de tous les sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung; im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Eigenhändig.



430-1 Den Prinzen von Preussen, der die Markgräfin in Baireuth besucht hatte. Vergl. S. 379.