3577. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 1er avril 1749.

Je ne doute nullement que la cour où vous êtes ne tâche encore de donner de mauvaises interprétations aux préparatifs que je fais pour qu'aucun ennemi ne me puisse prendre au dépourvu, elle qui se croit en possession de pouvoir faire telle illusion qu'elle voudra à tout le monde. Je viens d'apprendre cependant que, quoique personne ne vous en ait parlé jusqu'ici, le comte Ulfeld a le cœur bien gros de ce que vous ne vous en êtes point ouvert jusqu'à présent envers lui, et l'on m'a appris qu'il s'est plaint à un de ses confidents que, bien que vous eussiez été un soir avec lui seul une demi-heure, vous ne vous êtes point acquitté envers lui des ordres dont vous étiez chargé à ce sujet.

Le comte Chotek vient de nous dire que l'Impératrice avait grondé le comte Ulfeld de ce qu'il n'avait pas prévenu, lui Chotek, selon l'ordre qu'il en avait eu il y a avait plus de six semaines, sur les campements que les troupes autrichiennes feraient l'été qui vient dans leurs stations par deux ou trois régiments ensemble.

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Au reste, il m'est revenu d'assez bon lieu que le général russien Lieven doit avoir un ordre secret de régler sa marche de sorte qu'il pourrait arriver le 20 ou le 25 de juin aux environs de Mietau, qu'il doit assembler là les troupes qui sont sous ses ordres et se retrancher, le mieux qu'il pourra, soit entre Libau et Mietau, ou entre cette dernière ville et Riga, tâchant de mettre une rivière ou quelque marais devant son front. Ainsi voilà tout le monde à la défensive et les Autrichiens qui continuent invariablement à vouloir faire enrager tout ce qui est de sa clique.

Federic.

Nach dem Concept.