3614. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 15 avril 1749.

J'ai reçu vos rapports du 1er et du 4 de ce mois. Mon ministre en France, le baron Le Chambrier, m'ayant fait en dernier lieu une relation bien intéressante par rapport à une conversation ministériale que le marquis de Puyzieulx a eue avec le ministre d'Angleterre à Paris, le colonel Yorke, au sujet des affaires du Nord, je vous en fais communiquer le précis par un rescrit du département des affaires étrangères qui vous parvient à la suite de celle-ci. Quoique cela me fortifie dans l'espérance où je suis que les affaires du Nord pourront prendre encore un bon train, pour qu'il n'y ait pas de troubles, il sera toujours bon qu'on ne s'y fie pas tout-à-fait, jusqu'à ce qu'on ait vu plus clair le dessous<498> des cartes de la Russie. A cette occasion, je trouve nécessaire de vous communiquer une réflexion qui m'est venue lorsque j'ai vu votre dépêche du 4 de ce mois. C'est qu'il me paraît que les ministres de Suède témoignent beaucoup de fermeté quand il s'agit du Danemark, et beaucoup de faiblesse lorsqu'il est question de la Russie, pendant que ledit ministère devrait faire justement le contraire; car, puisque c'est une chose avérée que le Danemark n'est pas encore entré dans les concerts des deux cours impériales, il me semble que raisonnablement l'on devrait avoir quelque égard pour lui, afin de ne pas le forcer de se jeter dans les bras des cours mentionnées, et pour avoir un ennemi de moins.

Federic.

Nach dem Concept.