<12> la mort du roi de Suède, mais qu'il s'avisera alors de tout ce que son imagination lui pourra fournir pour chicaner les Suédois, pour leur faire des propositions exorbitantes et intolérables, et dès que, alors, les Suédois s'y refuseront, le Chancelier jettera de hauts cris et lèvera le masque. Pour y faire consentir aussi sa souveraine, il coûtera peu à lui de débiter à celle-ci quelque gros mensonge, afin de lui faire accroire que ce sont les Suédois et leurs amis qui ont été les agresseurs, ce qui lui sera assez facile de faire, la conduite passée de cette Princesse ayant fait assez voir combien les insinuations de ce ministre font de l'impression sur elle. Le seul moyen donc qui reste pour contrecarrer les vues pernicieuses du Chancelier, sera de le brouiller, s'il est possible, avec le comte Rasumowski.

Au surplus, je vous fais instruire par un rescrit du département des affaires étrangères qui vous parviendra à la suite de cette lettre, de l'arrivée de la flotte russienne sur la rade de Danzig, bravade qui doit apparemment nous regarder, mais dont je me soucie guère, craignant seulement l'événement de la mort du roi de Suède, qui pourra mettre en combustion tout le Nord et entraîner après insensiblement toute l'Europe, si la Providence n'y pourvoit en confondant les complots des méchants.

Federic.

Nach dem Concept.


3748. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Potsdam, 12 juillet 1749.

J'attends le rapport que vous me faites espérer sur la réponse que vous aurez eue des commissaires des intéressés aux dettes hypothéquées sur la Silésie, à la proposition que je vous ai ordonné de leur faire, et je veux vous avertir à cette occasion que vous ferez bien de ne plus mettre à demi en chiffres, comme vous l'avez fait dans le post-scriptum de votre relation du 1er de ce mois, une matière sur laquelle vous vous expliquez à la suite en clair, parceque cette façon de chiffrer peut donner occasion à des inconvénients et à faire trahir tout le chiffre par des curieux habiles. Il vaudra toujours mieux, ou que vous fassiez mettre tout en chiffres, ou que vous sépariez les chiffres de ce que vous croyez continuer à mander en clair, afin qu'on ne sache pas deviner ce que le chiffré peut contenir. Après cela, je vous dirai que je trouve fort bonne et raisonnable la proposition que vous me faites de faire engager les intéressés des dettes sur la Silésie à se contenter de quatre pour cent d'intérêts, à condition que je leur paie, au mois de septembre, les gros intérêts qui sont en arrière. Mais les conjonctures du temps ne me permettent pas de penser là-dessus comme vous, et tant que les affaires du Nord restent encore aussi embrouillées et critiques qu'elles le sont actuellement, je me