<122> estafette envoyée à cette occasion à Vienne et à Copenhague, je ne sais que croire d'un tel rapport. Ce qui peut-être a donné lieu à ce discours et au rapport du marquis des Issarts, c'est que le maréchal de Saxe, à un dîner chez le premier ministre, doit avoir raconté après son retour de Berlin que Votre Majesté avait dit à table qu'Elle venait de signer un traité par. lequel Elle croyait empêcher les troubles dans le Nord, d'où peu à peu le discours d'une quadruple alliance doit avoir tiré son origine. Personne ne m'en a jamais demandé des nouvelles, et même il n'y a pas longtemps que j'ai appris le discours du maréchal de Saxe. Le marquis des Issarts venant à me parler dernièrement de la nouvelle que ce maréchal avait débitée à Paris et dont j'ai fait mention dans ma dépêche du 16 de ce mois,1 me dit qu'il avait causé par son discours un galimatias terrible, qu'il était l'auteur de tout, que le ministère de Versailles le savait bien, mais qu'on ne voulait pas entrer avec lui en discussion. Je ne me suis jamais mêlé de tous ces discours, n'étant guère accoutumé de parler beaucoup d'affaires, et c'est pour cela que je suis d'autant plus étonné qu'on me prête une déclaration à laquelle je n'ai jamais pensé. Si c'est le comte Brühl qui fait débiter de pareilles choses sur mon compte, je n'en dois pas être surpris, car je suis persuadé qu'il ne cherche pas mieux que de causer quelque brouillerie entre Votre Majesté et la France; mais si le marquis des Issarts a fait le rapport tel que le marquis de Puyzieulx a soutenu, j'avoue que je n'y comprends rien, ayant tout lieu de croire que ce ministre est de mes amis. Toutefois ai-je l'honneur d'assurer Votre Majesté qu'excepté ce que je viens de marquer, je n'ai pas fait la moindre chose. Je me flatte qu'Elle sera gracieusement contente de ma conduite. Conformément à Ses ordres je ne marque rien de tout ceci au département des affaires étrangères. J'ai l'honneur d'être etc.

Voss.

Nach der Ausfertigung.


3903. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 4 octobre 1749.

La dépêche que vous m'avez faite du 22 du septembre passé, m'a été bien rendue. Le sieur de Voss, mon ministre à Dresde, ayant fait son exacte justification par rapport à l'indiscrétion qu'on lui a imputée, je vous la fais communiquer par le rescrit du département des affaires étrangères qui vous va arriver par cet ordinaire. Comme je m'y suis expliqué bien amplement sur tout ce qui regarde cette affaire, j'espère que les ministres de France verront par là que tout n'a été que malentendu et babil. J'ai fait lire au marquis de Valory la dépêche du sieur Voss en original, qui a promis d'en faire son fidèle rapport, à sa cour et qui a reconnu que ce n'a été qu'une tracasserie que le comte



1 Vergl. S. 105.