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3924. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Graf Otto Podewils berichtet, Wien 4. October, dass Graf Barck den Grafen Ulfeld und Kaunitz vertrauliche Mittheilung von der schwedischen Antwort1 auf die Erklärung des russischen Gesandten Panin gemacht habe. „Le premier l'a voulu engager à en donner une copie … mais le ministre de Suède s'en est constamment excusé et s'est contenté de lui faire comparer la modération de la réponse de Suède avec l'indécence des termes dans lesquels la déclaration de la Russie était conçue. Le comte d'Ulfeld a paru en convenir; mais, sans entrer en aucun détail, il s'est borné à lui dire que l'indécence de ces termes était même une preuve que la déclaration n'avait pas été concertée avec la cour d'ici. Le comte Kaunitz est entré plus avant en matière, et a insinué au comte Barck que l'affaire ne lui paraissait pas désespérée … que la Suède ne devait pas s'arrêter à l'indécence des expressions de la cour de Russie, que c'était l'effet d'un reste de la férocité de la nation, et que la cour d'ici s'en ressentait journellement.“

Potsdam, 14 octobre 1749.

La modération que les deux ministres Ulfeid et Kaunitz ont marquée dans leur dernier entretien qu'ils ont eu avec le ministre de Suède, et dont vous m'avez rendu compte dans votre relation du 4 de ce mois, provient principalement de ce que les Anglais ne veulent absolument de nouvelles brouilleries, parcequ'elles sont tout-à-fait contraires au système présent qu'ils ont pris; aussi aurez-vous senti que les termes dont le chancelier Ulfeld s'est servi dans sa dernière conversation avec le comte Barck, sont bien plus adoucis en comparaison de ceux dont il se servit au commencement envers celui-ci. Toutes mes nouvelles de Russie confirment qu'il y avait toute l'apparence que la grande animosité de la cour de Russie contre la Suède et son désir à guerroyer se ralentissaient, et qu'on avait lieu d'espérer que tout resterait tranquille.

Quant à la nouvelle de la disgrâce du Mufti, je suis bien de votre sentiment que la cause à laquelle l'on a voulu l'attribuer,2 est fausse et controuvée par la cour où vous êtes, pour en relever son parti. Poui ce qui est de Blondel, vous ne saurez mieux faire que de vous conduire envers lui avec toute la circonspection possible. Je comprends parfaitement toutes les difficultés qu'il y a de vous conduire de cette façon envers un homme de son caractère, mais il sera toujours glorieux pour vous si vous y réussissez, et, au bout du compte, vous gagnerez bien le temps jusqu'au mois d'avril avec lui, et jusqu'à ce que le marquis de Hautefort le relèvera. Comme je vous ai mis au fait sur ce qui regarde le caractère de celui,3 vous vous en servirez pour votre direction afin de vous mettre sur un bon pied avec lui. Ce qui est à craindre encore, c'est que Blondel ne tâche de le prévenir contre vous, et alors il ne vous restera que de le faire rectifier sur votre sujet par les autres ministres avec qui vous êtes en liaison.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 97.

2 Vergl. S. 128.

3 Vergl. S. 128. 129.