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3943. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 25 octobre 1749.

J'ai reçu votre dépêche du 16 de ce mois. Puisque je me suis suffisamment expliqué envers vous au sujet du sieur de Blondel, je n'en parlerai plus et me bornerai à ce que je vous en ai dit dans mes dépêches précédentes. Je comprends fort bien que ses façons d'agir bizarres vous doivent extrêmement gêner, parceque vous vous trouvez obligé de vivre avec lui. Quant à moi, qui ne suis pas dans ce cas, j'aimerais mieux que vous vous appliquiez désormais à approfondir plus les menées et les intrigues de la cour à laquelle je vous ai accrédité, pour m'en instruire et pour en rendre les dépêches que vous me faites immédiatement, plus intéressantes qu'elles n'ont été depuis du temps, ce qui m'affecte bien plus que toutes les sottises que le sieur Blondel puisse faire. Je connais son caractère, cela me suffit. S'il est aussi bête que de croire tout ce dont la cour de Vienne lui voudra imposer, à la bonne heure! J'espère, au moins, que son successeur ne l'imitera pas et qu'il se prendra mieux, pour ne pas donner dans tous les pièges qu'on voudra lui tendre.

Federic.

Nach dem Concept.


3944. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A FONTAINEBLEAU.

Potsdam, 26 octobre 1749.

J'ai reçu votre dépêche du 12 de ce mois. Quoiqu'au fond il me serait assez indifférent que le prince Frédéric de Hesse-Cassel, ou bien le général Donop qui l'a accompagné en France, y chipotât sur quelque matière, je suis néanmoins bien sûr que le voyage dudit Prince en France n'est simplement qu'un voyage qu'il a entrepris de faire pour voir ce royaume, d'où, à ce qu'on dit, il ira en Italie, uniquement par un motif de curiosité.

Federic.

Nach dem Concept.


3945-. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Potsdam, 26 octobre 1749.

Votre dépêche du 2 de ce mois m'est bien parvenue, et je m'aperçois, de plus en plus, par toutes les circonstances qu'il n'y a aucun doute que le sieur de Swart, ministre de Hollande, n'ait été détaché par le chancelier Bestushew pour insinuer ces choses menaçantes sur le pied qu'il le fait,1 tâcher s'il était possible d'intimider par



1 Vergl. S. 19. 87. 107.