<163> à un de ses amis intimes qu'il s'est expliqué de la façon que je l'ai marqué sans y entendre finesse. Au surplus, ses sentiments malignes ne diminueront en rien l'estime que j'ai pour le baron de Beckers.

Quant à l'appréhension qu'on attribue à la cour de Vienne relativement aux affaires d'Italie, je me réfère à ce que je vous ai. mandé par ma dépêche précédente à ce sujet. Il se peut encore que ladite cour soupçonne quelque négociation entre celles de Turin et de la France, qui lui font ombrage et à raison desquelles elle veut faire quelque montre.

La cour de Vienne se prend bien avec adresse quand elle s'attribue à présent le mérite d'avoir apaisé, moyennant ses bons offices, la Russie, quoiqu'elle n'y ait rien contribué et que son ministre n'ait fait que garder le silence et laisser faire et agir seul le lord Hyndford, au mouvement duquel est dû tout le mérite. Au surplus, si vous pouvez trouver moyen d'avoir par de certains gens des états exacts et fidèles sur le montant de quelques branches des revenus de la reine de Hongrie, j'y dépenserai volontiers une centaine de ducats.

Federic.

Nach dem Concept.


3970. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Potsdam, 10 novembre 1749.

J'avais déjà reçu les nouvelles de Perse, quand le rapport que vous m'en avez fait par votre relation du 20 d'octobre passé, m'est entré; aussi sont-elles entièrement conformes à ce que j'en avais appris. Mais Pour ce qui est de celles de Turquie dont vous me faites part, il faut que je vous fasse remarquer que vous ne rencontrez pas juste en accusant le Mufti disgracié comme s'il avait été dévoué aux deux cours impériales; tout au contraire l'a-t-on toujours cru fort attaché aux intérêts de la Suède, et c'est aussi pourquoi le chancelier, comte d'Ulfeld, à Vienne, a prôné partout l'événement de la disgrâce de ce pontife comme très favorable aux deux cours impériales, quand la nouvelle lui en est arrivée.1 Cela ne doit point vous empêcher de me donner le plus de nouvelles que vous pourrez sur ce qui se passe dans la Turquie et en ces contrées-là. Au reste, je crois que dans les circonstances présentes la Suède n'aura plus à craindre de la Russie, ainsi qu'il ne nous reste qu'à voir de quelle façon la cour de Russie s'y prendra, quand une fois l'événement du décès du roi de Suède viendra à exister.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 109. 128.