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3971. AU SECRÉTAIRE DIESTEL A COPENHAGUE.

Potsdam, 10 novembre 1749.

La dépêche que vous m'avez faite le 4 de ce mois, m'a été rendue. Vous faites très bien de guetter de près le sieur Korff, pour bien observer sa contenance et ses allures. Quelque indifférence qu'il affecte relativement aux nouvelles liaisons entre la Suède et le Danemark, il n'en a pas moins le cœur navré et plein de rage. Quoiqu'il lui plaise de dire que la Russie n'ira pas moins son train, nonobstant toutes les alliances que la Suède saurait faire, je suis cependant assuré que sa cour se verra obligée de se modérer, et la manière dont elle a actuellement relâché, sert de preuve convaincante que la nouvelle alliance entre la Suède et le Danemark n'a pas du tout été gratuite.

Federic.

Nach dem Concept


3972. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A FONTAINEBLEAU.

Potsdam, 10 novembre 1749-

Je vous sais très bon gré de ce que vous avez prévenu mon attente par rapport à l'histoire et au caractère du milord Tyrconnell que je souhaitais de savoir, et j'en ai eu d'autant plus de satisfaction que je crois pouvoir me promettre, en conséquence de tout ce que vous me marquez à son sujet dans votre dépêche du 30 d'octobre passé, que nous aurons affaire à un honnête homme qui ne brouillera rien. Je crois d'ailleurs que vous avez jugé bien juste sur les raisons que vous présumez qui ont pu déterminer le ministère de France de l'envoyer à ma cour; mais parceque vous me marquez qu'il est encore tout neuf dans les affaires, je voudrais bien savoir si sa cour laissera à lui seul le maniement des affaires ou si peut-être elle s'avisera de lui joindre quelque secrétaire ou quelque autre sujet subalterne, pour l'aider dans les affaires, auquel cas vous me rendrez encore un service particulier, quand vous m'informerez des circonstances et du caractère de celui-ci. J'attends d'ailleurs de vous que vous me fassiez l'histoire et le caractère de l'épouse du milord que je vous ai demandés.

Federic.

Nach dem Concept.


3973. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 11 novembre 1749.

Je suis très porté à croire que les choses avec la Russie en resteront sur le pied que le ministère de Suède se le représente, selon que vous m'en faites votre rapport dans votre dépêche du 31 d'octobre dernier, et je suis persuadé que ledit ministère est véritablement au fait de la façon de penser d'à présent du chancelier russien Bestushew.