<165> Je ne saurais cependant point concevoir que la France, moyennant ses impulsions en Angleterre, et cette dernière, par ses remontrances à la cour de Russie, pourront la déterminer à se résoudre à désarmer. Je ne comprends guère davantage comment les frais que les Suédois sont obligés de faire pour leur armement, peuvent leur être si coûteux qu'ils se l'imaginent, pendant qu'ils n'ont rien fait jusqu'ici à cet égard que ce qu'ils auraient dû faire quand bien ils n'auraient eu rien à appréhender; car quant aux dépenses en amas de magasins qui peuvent avoir été formés en Suède, celle-ci y trouvera toujours son compte, sans qu'elle ait besoin d'y craindre des faux-frais et des pertes pour elle.

Federic.

Nach dem Concept.


3974. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Potsdam, 14 novembre 1749.

Comme je viens d'être averti en confidence, par une personne qui se trouve à Breslau, que le conseiller autrichien Seyferth s'y était laissé échapper envers un de ses amis que le comte de Puebla avait reçu ordre de sa cour de présenter à Berlin un mémoire conçu en termes menaçants, relativement à la répartition des dettes hypothéquées sur la Silésie,1 et qu'il devait y mettre à la charge du ministère prussien et du comte de Münchow que les conférences qui ont été tenues là-dessus, avaient été sans succès, avec menace que, si l'affaire en question n'était terminée en six semaines au gré de la cour de Vienne, lui, Seyferth, recevrait ordre de quitter Breslau, la cour de Vienne étant résolue en ce cas de me décrier partout et de tâcher même à me rendre odieux tant dans l'étranger qu'auprès de mes propres sujets, — je veux bien vous dire que mon intention est de voir venir à ce sujet le ministre autrichien, comte Puebla; mais n'étant point douteux que la cour de Vienne ne fût pour lors principalement résolue de faire faire des insinuations à la cour de France, sous des couleurs les plus hideuses, sur ce que dessus, ma volonté est que par la première poste vous deviez mettre le baron de Chambrier à Paris entièrement au fait de toute la connexion de l'affaire de la dette particulière de Silésie, et que vous l'en informiez avec ordre à lui, Chambrier, de prévenir là-dessus le marquis de Puyzieulx et de l'avertir en même temps que les Autrichiens ne manqueraient sûrement pas de représenter par animosité les choses tout autres qu'elles n'étaient en effet, et de leur donner de fausses couleurs, uniquement dans la vue pour tâcher de me décrier et de me fendre odieux. Et sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



1 Vergl. Bd. II, 238. 285. 374. 377. Die Verhandlungen über diese Angelegenheit waren nach dem dresdner Frieden wieder aufgenommen worden und wurden von Seiten des wiener Hofes seit Anfang Januar 1749 in Breslau durch den Königl. Böhmischen Deputationsrath von Seyferth (vergl. Bd. II, 374) geführt.