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dans une Diète à convoquer à cet effet, pareille demande ne butte qu'à se mettre d'autant plus à portée d'exécuter une désunion en Suède, pour y brouiller totalement toute chose. Brief de l'affaire, j'y rencontre encore tant de mauvaise volonté que je ne vois pas moyen de pouvoir y prendre la moindre confiance. Pour ce qui est des grandes démonstrations que fait actuellement la Russie, quoiqu'elles ne sauraient point être de dangereuse conséquence à l'heure qu'il est, elles peuvent cependant le devenir après la mort du roi de Suède, de sorte que le feu de la guerre pourrait s'allumer et éclore alors tout d'un coup, avant qu'on s'y serait attendu.

Federic.

Nach dem Concept.


3757. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Potsdam, 19 juillet 1749.

J'ai reçu votre dépêche du 8 de ce mois et je serai bien aise d'apprendre avec certitude de vous si le ministère anglais a fait passer sous main des sommes en argent en Russie,1 pour l'aider dans ses démonstrations guerrières. De plus, votre principale attention doit être de découvrir si l'Angleterre se prêtera à l'accession au traité entre les deux cours impériales et si elle fournira de nouveau des subsides en argent à la Russie. Je vous recommande d'ailleurs d'employer tout votre savoir-faire afin d'être exactement informé de quoi il s'agit dans les articles secrets qu'il y a au traité entre les deux cours impériales,2 et auxquels, à ce que l'on dit, l'Angleterre ne veut point accéder.

Quelque bonne et raisonnable que soit l'idée que vous me communiquez par rapport à la diminution des gros intérêts à sept pour cent de la dette de Silésie, elle ne me convient pas dans les circonstances du temps où nous sommes, et je vous ai déjà dit que, si je n'avais qu'à regarder du côté où il y a le plus de profit pour moi, je paierais à la fois tout le capital avec les intérêts, afin d'en être tout-à-fait quitte. Mais dans des circonstances aussi critiques que sont actuellement celles du Nord, et où la cour de Londres marque tant de partialité, je ne serai point si malavisé que de faire sortir d'aussi fortes sommes de mes coffres, dont en cas de troubles je saurais faire un meilleur usage que de les jeter aux Anglais. Au reste, vous pouvez insinuer aux intéressés de cette dette que je n'agirai jamais en chicaneur avec eux, et qu'ils seront satisfaits et des intérêts et du capital, selon que le bon droit le demande.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 3. 5.

2 Vergl. Bd. V, 187.