<190> être regardées tout comme assoupies, après que le chancelier de Russie, Bestushew, vient de déclarer ministérialement aux ministres autrichien et anglais que la Russie n'attaquerait pas la Suède, même après la mort du Roi, sans s'être concertée préalablement là-dessus avec ses alliés, et quoique le chancelier Bestushew ait mis sur le tapis une convention à conclure entre la Russie et la Suède, dont vous avez été instruit en dernier lieu du département des affaires étrangères, je sais cependant de très bon lieu que les Autrichiens ne se promettent point un succès bien favorable de cette négociation, étant au surplus intentionnés de nt point s'en mêler, mais de laisser faire seule la Russie à cet égard. Ces particularités-ci ne doivent vous servir que pour votre secrète et seule direction.

Vous faites très bien de donner de l'attention de votre part a l'affaire du commerce de la Silésie,1 mais il ne faut pas que vous croyiez que la cour de Vienne produise à la Diète de l'Empire celle de la garantie de l'Empire de la Silésie,2 étant tout au contraire persuade [moi] qu'elle se donnera bien des gardes de le faire.

Federic.

Nach dem Concept.


4013. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Berlin, 9 décembre 1749.

J'accuse la bonne réception de vos dépêches du 17 du mois passe de novembre. Je n'ai jamais douté de la droiture des sentiments de notre ami connu, j'en suis trop convaincu, et mon grand estime pour lui n'en diminuera pas, quoique je sache que son antagoniste lui cache au possible tout ce qu'il y a d'affaires importantes, et qu'il ne lui en communique que ce qui lui paraît convenable. Je ne me fais point l'illusion de croire que c'est par un motif d'amitié envers la Suède, quand les cours de Vienne et de Londres ont insisté fortement auprès du chancelier Bestushew à ce que la Russie ne devait point rompre avec la Suède; peut-être qu'ils eussent agi bien différemment, si la France n'eût point parlé avec tant de fermeté qu'elle a fait en faveur de la Suède, si la Porte Ottomane n'avait pas fait une déclaration énergique au ministre de Russie, si le Danemark n'eût pris le parti de se concilier la Suède, si celle-ci n'avait agi avec autant de fermeté que de prudence, et si je n'avais pas tout fait pour l'aider; mais comme les cours susdite ont bien prévu qu'une rupture entre la Suède et la Russie entraînerait une guerre générale, qui, dans les circonstances présentes, ne leur con venait point, elles ont fait de nécessité vertu, pour inspirer plus de modération à la cour de Russie, et dans cette position-là je puis bien [croire] qu'elles sont actuellement dans une bonne disposition, quoique je



1 Vergl. S. 40.

2 Vergl. S. 169.