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4038. AU CONSEILLER PRIVE DE LÉGATION FRÉDÉRIC DE VOSS1 ET AU SECRÉTAIRE DIESTEL A COPENHAGUE.

Berlin, 27 décembre 1749.

J'ai reçu votre dépêche du 16 de ce mois. Ce n'est proprement que l'affaire du ministre de France résidant à Copenhague de retenir la cour de Danemark dans la situation où elle se trouve actuellement, n'étant point de mon côté encore assez lié avec ladite cour pour espérer d'y pouvoir faire quelque chose avec succès.

Pour ce qui est des courriers russiens dont vous faites mention, il est fort probable que les dépêches dont ils peuvent avoir été chargés, concernent davantage les affaires de Suède que celles du Danemark, puisque je sais que le chancelier Bestushew a envoyé un courrier au sieur de Panin à Stockholm,2 avec ordre à lui de proposer une convention à la couronne de Suède au moyen de laquelle cette couronne devait garantir aux Russes la paix de Nystad et principalement le sixième article3 de ce traité de paix, portant que la Suède n'introduirait jamais de nouveau la souveraineté absolue chez elle, et que la Russie garantirait de son côté à perpétuité la succession comme elle se trouvait actuellement établie en Suède.

Federic.

Nach dem Concept.


4039. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE K.LINGGRÆFFEN A LONDRES.

Berlin, 27 décembre 1749.

Votre dépêche du 12 de ce mois m'est bien entrée, et vous aurez déjà pu présentement vous informer par mes précédents ordres que j'ai pris mon parti pour me débarrasser le plus tôt le mieux des dettes anglaises sur la Silésie. Cependant, comme vous touchez quelques circonstances dans votre dépêche susalléguée sur lesquelles vous ne vous expliquez pas assez clairement, vous ne laisserez pas que d'y répandre plus de jour, pour marquer ce que vous entendez dire proprement par le passage où vous dites …: « Son crédit sera solidement établi, et Elle Se mettra fort à Son aise vis-à-vis de la France, qui dis lors sera obligée de se prêter aux intentions de Votre Majesté. » Car, pour ce qui est de ces derniers termes, je ne comprends point du tout ce que vous voulez dire par là; et quant à mon crédit en Angleterre, je ne compte aucunement que je pourrai jamais le mettre à profit là où vous êtes.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 83. 161.

2 Vergl. S. 206.

3 Artikel 7, vergl. Bd. VI, 375.