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4040. AU CONSEILLER PRIVÉ DE CAGNONY A MADRID.

Cagnony berichtet, Madrid 1. December: „Le 27 novembre, selon la coutume d'ici, qui est de ne voir les ministres qu'à leurs bureaux, je me rendis à celui de M. de Carvajal, auquel je remis la lettre dont j'étais chargé pour lui#133; Il me demanda si je ne verrais pas Leurs Majestés. Je lui répondis que j'ambitionnais fort cet honneur, mais que, comme apparemment je ne serais pas de quelque temps en état de présenter mes lettres de créance, je souhaiterais, si cela se pouvait, de leur être présenté en qualité de particulier … On m'a averti d'une chose qui du moins retardera beaucoup ma négociation, si elle n'y apporte d'autres préjudices; c'est que, tant que je ne serai régalé que comme simple particulier, je ne saurais espérer que de voir rarement et avec difficulté les ministres.“

Berlin, 27 décembre 1749.

Quoique je ne saurais que m'en rapporter à ce que vous jugerez être le plus convenable à mon service pour obtenir mes vues, sur ce que vous me mandez par votre dépêche du 1er de ce mois, relativement à vos lettres de créance, si d'ailleurs vous êtes bien assuré de pouvoir réussir dans vos négociations, je ne laisse pas, pour cela, d'être assez du sentiment que le moment propre à produire vos crédentiales au roi d'Espagne et de prendre le caractère public, n'est point encore venu et qu'il ne le sera pas, avant que vous n'ayez sondé le terrain là où vous êtes, si aussi vous pourrez réussir dans les commissions dont je vous ai chargé. Tout ce que vous pouvez faire jusque là, est de produire au ministère d'Espagne les lettres qui vous ont été remises par mes ministres audit ministère et de lui faire lire confidemment la copie de vos autres lettres de créance ; mais de les leur remettre et de prendre le caractère public, me semble être matière à devoir y penser, avant que d'être bien assuré du bon succès de votre négociation.

Federic.

Nach dem Concept.


4041. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION ERNEST-JEAN DE VOSS A DRESDE.

Berlin, 29 décembre 1749.

J'ai reçu votre dépêche du 23 de ce mois, et, quant au discours que vous a tenu le comte de Brühl, vous avez toute mon approbation de ne point vous fier à ses assurances emmiellées et de n'y pas compter davantage qu'il ne le faut; car nous savons ici comment il pense sur notre sujet et à quel point la cour de Dresde est mal intentionnée contre nous.

Federic.

Nach dem Concept.