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4084. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Berlin, 26 janvier 1750.

J'ai reçu votre relation du 17 de ce mois. Nous m'avez fait un vrai plaisir par les informations que vous m'avez données à l'égard des changements que l'Impératrice-Reine se voit obligée de faire dans ses arrangements de finances. Vous pouvez compter qu'elle n'y saura rester, et que cela ira plus loin encore, de façon qu'elle en sera bien embarrassée encore.

Vous avez très bien fait de laisser tout-à-fait ignorer au sieur Blondel le vrai sujet qui vous a mené à m'envoyer votre courrier;1 aussi devez-vous continuer à affecter le mystérieux là-dessus envers tout le monde qui vous questionnera. Ce sera demain que je ferai repartir ce courrier. Je vous saurai un gré infini quand vous sauriez me procurer un plan exact des nouvelles fortifications qu'on est intentionné de faire construire à Olmütz, et je vous tiendrai compte des dépenses que vous serez obligé de faire là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.


4085. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Berlin, 26 janvier 1750.

Vos dépêches du 13 et du 16 de ce mois m'ont été bien rendues. Je compte d'avance que pendant le séjour que le roi d'Angleterre fera à Hanovre, le printemps qui vient, l'on ne manquera pas de jouer force d'intrigues et qu'on y fabriquera bien des nouveaux projets. C'est aussi en conséquence de quoi je suis déterminé de vous laisser encore pendant tout ce temps-là dans le poste où vous êtes, et que je ne vous enverrai vos lettres de rappel que vers le temps que le roi d'Angleterre retournera d'Hanovre à Londres, mais qu'aussi alors vous les aurez sans faute, puisqu'il ne convient nullement à ma dignité de laisser plus longtemps un ministre à une cour qui ne m'en envoie point.

Pour ce qui regarde les affaires du Nord, je présume qu'elles lesteront sur le même pied où elles ont été l'année passée, qu'il y aura bien des pourparlers, des négociations et des démonstrations, mais qu'on y restera, sans parvenir à des réalités.

Quant à la négociation par rapport à l'élection d'un roi des Romains, je suis persuadé, tout comme vous, que cette affaire se traitera principalement à Hanovre, pendant le temps que le Roi s'y trouvera. En attendant, je souhaiterais bien que vous sauriez trouver le moyen de faire avertir adroitement et sous mains, sans y paraître vousmême, l'ambassadeur de France de tout ce qui se passe et se chipote



1 Vergl. S. 213.